Face à une armée ukrainienne plombée par des alliés occidentaux hésitants et tremblotants, face à une Amérique déboussolée par la présidentielle de novembre prochain, face à une Europe qui se cherche et cherchera encore longtemps et face à une France qui dit une chose – elle est prête à combattre la Russie – et son contraire – pas question d’envoyer des troupes sur le sol ukrainien – le maître du Kremlin pousse ses pions et bombe le torse. Ce n’est pas l’élection présidentielle – dans à peine 2 jours – qui trotte dans la tête de Vladimir Poutine, de toute façon il n’y pas l’once d’un suspense, ce qui le fait carburer c’est la terreur qu’il inspire aux Occidentaux. Ce mercredi 13 mars il a déballé sur son armement nucléaire…
Son arsenal est «plus avancé» que celui des USA et il est toujours «prêt» à un affrontement nucléaire, a déclaré le président russe. «Des triades (les vecteurs de lancement d’armes atomiques, ndlr), seuls les Américains et nous en avons vraiment. Et là, nous sommes beaucoup plus avancés. Toute la composante nucléaire est plus moderne chez nous», a-t-il ajouté dans un entretien avec la télévision russe.
Les Américains “développent leurs composants. Nous aussi. Cela ne veut pas dire à mon avis qu’ils veulent déclencher une guerre nucléaire, mais s’ils le veulent (…) on est prêts“, a clamé le maître du Kremlin. En octobre 2022 William Burns, le patron de la CIA, avait déclaré publiquement que la Russie est assise sur 9000 têtes nucléaires, plus que les USA. Ce que nous dit Poutine c’est qu’en plus ses armes nucléaires seraient plus sophistiquées que celles des Américains…
Evidemment les affirmations du président russe restent à prouver puisque le gros de son stock nucléaire était entretenu en Ukraine. Et depuis le déclenchement de la guerre – en 2014 – personne ne sait vraiment dans quel état se trouve l’arsenal nucléaire russe.
Pour la énième fois Poutine a démenti l’usage de ces armes parmi ses options en Ukraine en dépit des menaces récurrentes à peine voilées. “Pourquoi devrions-nous utiliser des moyens de destruction massive ? Il n’y a jamais eu une telle nécessité“, a-t-il argué. Il a rappelé la doctrine militaire russe : l’utilisation de cette arme suprême si l’existence de la Russie est en péril ou en cas “d’atteinte à notre souveraineté et à notre indépendance“.
Au sujet de l’envoi de soldats de l’OTAN en Ukraine, une carte brandie par le président français Emmanuel Macron le 26 février dernier, Poutine est d’avis que son effet serait nul «sur le champ de bataille (…). S’il s’agit de contingents militaires officiels de pays étrangers, je suis certain que cela ne changera pas la situation sur le champ de bataille. C’est le plus important, tout comme l’envoi d’armes ne change rien», a-t-il dit.
Ce que cette interview démontre c’est que, comme l’avait dit le président américain Joe Biden, Poutine ne se contentera pas de l’Ukraine, il avancera tant que les Occidentaux reculeront. A défaut d’avoir les moyens de matérialiser rapidement ses ambitions hégémoniques (il ne faut pas minimiser le bourbier ukrainien dans lequel il est plongé jusqu’au cou) il est en train de gagner la bataille psychologique. D’ailleurs dans les prochaines semaines le président russe enverra des troupes à la frontière avec la Finlande, qui a rejoint l’OTAN en avril 2023.
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!
Commentaires