A la une

Qu’est-ce qui s’est passé pour que “l’ambassadeur” de Saied revire à 360°?

Qu’est-ce qui s’est passé pour que “l’ambassadeur” de Saied revire à 360°?

Jusqu’à hier dimanche 2 octobre, officiellement, le Mouvement Tunisie en avant, conduit par l’ancien ministre Abid Briki, brandissait le boycott des législatives, formulant presque les mêmes critiques que les autres soutiens de Kais Saied. Et bien Briki et compagnie, officiellement, n’hésitent plus, ne menacent plus ; non seulement ils vont prendre part aux élections du 17 décembre prochain, en plus ils ont invité leurs militants qui vont candidater aux législatives à se rapprocher de toutes les forces progressistes en faveur du tournant du 25-juillet. Le but de la manoeuvre : Monter un front électoral pour évincer les symboles de l’ancien système qui s’agitent sur la scène politique pour revenir par des voies détournées…

 

Ainsi en a décidé le conseil central du Mouvement Tunisie en avant au terme de sa réunion de ce lundi. Alors qu’est-ce qui a changé entre hier et aujourd’hui ? Quels gages ont été donnés au parti de Briki pour le convaincre que les premières élections de la 3ème République valent le détour?

 

Vu d’ici rien n’a bougé sous le ciel tunisien. La loi électorale est restée la même, et ce ne sont pas les petites inflexions de son artisan, le chef de l’Etat ou le ton doucereux de l’ISIE qui ont fondamentalement changé la donne électorale. Les portes restent verrouillées pour les partis politiques et tout ce qu’ils feront ou diront n’y changera rien. Il est possible que Briki caresse le secret espoir de s’installer dans ce vide que le président de la République a fait autour de lui…

 

Des fauteuils théoriquement il y en aura dans le prochain Parlement. Ce ne sera peut-être pas la même Assemblée, avec les mêmes pouvoirs ni les mêmes trublions que dans le défunt Parlement mais des places à prendre il y en aura beaucoup et ça manifestement ça intéresse beaucoup Abid Briki. La question est comment obtenir ces maroquins…

 

L’affaire ne sera pas simple, le palais de Carthage ayant soigneusement miné le terrain, sauf pour les tenants du 25-juillet. En tout cas c’est ce que croit vraisemblablement Briki et qui expliquerait son changement de ton depuis hier. Ameuter les soutiens de Saied pour donner l’impression que ce sont eux le parti présidentiel, celui que le chef de l’Etat certes n’a pas soutenu publiquement mais c’est tout comme. Le but de la manoeuvre est de profiter de la popularité de Saied – encore forte quoiqu’en baisse – pour briller au scrutin du 17 décembre 2022…

 

D’autres ont fait le choix de s’opposer frontalement, Briki et compagnie ont fait le choix inverse. Tout cela reste un positionnement politique, un pari sur l’avenir. Et comme tous les partis on peut le perdre ou le gagner. Donc à ce stade rien ne nous indique qu’un choix est mieux outillé qu’un autre, quoiqu’en disent les uns et les autres…

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut