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Qui a dit que la France-Afrique est morte et enterrée : 2 méga projets en Egypte pour prospérer sur le continent

Qui a dit que la France-Afrique est morte et enterrée : 2 méga projets en Egypte pour prospérer sur le continent

Il y a ce que la France fait diplomatiquement pour garder ses positions en Afrique – et jusqu’ici ça tient après les revers au Sahel -, il y a ce que fait Paris sur le front du business, en toute discrétion mais avec beaucoup d’efficacité. Personne ne l’a crié sur les toits, pourtant l’Egypte et le ministère français de l’Économie (celui-là même qui s’active au Maroc et en Algérie) ont scellé un protocole d’accord qui ouvre la voie au géant français Alstom. Il est question de monter dans la ville d’Alexandrie 2 usines pour produire du matériel roulant et des composants ferroviaires. La marchandise est destinée aux besoins du marché local mais également à tout le continent. Qui a dit que la France a fait le deuil de ses intérêts en Afrique ?

Une offre dans un contient où la demande explose

Cet investissement est très stratégique dans la mesure où une pléthore de projets ferroviaires sont en gestation ou ont été annoncés en Afrique pour transporter les matières premières qui font tourner les industries locales ou prennent la direction des ports pour être exportées. Et le fait est que cette demande forte en véhicules, pièces et composants ferroviaires n’est pas satisfaite par le tissu industriel africain, alors la France a décidé de placer ses pions.

Les usines occuperont une superficie de 125 453 m², dont 36 421 m² dédiés à des projets d’extension dans le futur. L’une des unités fabriquera des rames de métro, des véhicules légers sur rail, des voitures monorail et du matériel roulant pour grandes lignes. L’autre unité produira des composants, des systèmes et équipements électriques, surtout des panneaux et de la signalisation mais également du câblage.

Les produits sont destinés à l’exportation vers divers pays, mais les premières unités sont réservées à la ligne 6 du métro du Caire. Ce programme fait partie d’un méga plan élaboré par l’Egypte depuis des années pour faire monter le niveau de son secteur ferroviaire. Avec un projet de cette envergure le Caire deviendra à terme un acteur de premier plan du transport ferroviaire en Afrique, et la France gagnera des galons par le biais des relations du “pays des pharaons” sur le continent.

Le président Abdel Fattah al-Sissi a déjà obtenu la modernisation des rails existants, l’installation de nouveaux circuits et le renouvellement de tout le parc de trains. Grâce à cette coentreprise avec le ténor Alstom l’Egypte pourra écouler en Afrique des trains ultra modernes, là où les usines existantes ne produisent que des wagons, des pièces et composants.

Al-Sissi retrouve son grand ami Macron 

Les relations personnelles entre al-Sissi et son homologue français Emmanuel Macron sont certainement pour beaucoup dans ce partenariat avant-gardiste en Afrique. Rappelons qu’en décembre 2020 le chef de l’Etat français avait déroulé le tapis rouge au président égyptien, il lui avait même remis la plus haute distinction française, la Grand-Croix de la Légion d’honneur, ce qui avait ulcéré les associations de défense des Droits de l’Homme…

Elles avaient beau crier que cet insigne honneur est un rude coup porté aux idéaux démocratiques Paris n’en avait cure, et pour cause : l’appel des affaires est infiniment plus puissant. D’ailleurs en novembre 2021 Macron sera récompensé avec un marché de 876 millions d’euros pour équiper le métro du Caire et assurer la maintenant durant 8 ans, un contrat raflé par Alstom. A cela s’ajoutent les deux navires de guerre Mistral vendus à l’Egypte par la France, pour un montant de 950 millions d’euros.

Certes al-Sissi a fait des infidélités à Macron en juin 2022 en choisissant l’allemand Siemens pour installer la ligne et le train à grande vitesse, un énorme contrat de plusieurs milliards d’euros, mais Paris et le Caire se retrouvent.

Le président Macron n’a pas tenu son engagement de visiter l’Afrique tous les 6 mois pour y défendre les intérêts des Français, mais finalement la diplomatie économique du pays s’en sort bien toute seule ; il est même peut-être préférable que l’exécutif français se mette en retrait dans une conjoncture aussi tourmentée en Afrique.

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