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Sénégal-VIDEO : Avec ces “crimes documentés” le président Sall risque la CPI, selon un avocat français

La situation politique et sociale n’a jamais été aussi explosive. Le pays est encore agité par les contrecoups du procès retentissant d’Ousmane Sonko, maire de la deuxième ville du Sénégal et principal opposant du président Macky Sall. Ses partisans voient dans sa condamnation à deux ans de prison, pour une sombre affaire de moeurs, une manière d’instrumentaliser la justice pour empêcher son élection en 2024. Les protestations ont été réprimées dans le sang, des dizaines de morts. L’avocat français de l’opposant, Juan Branco, qui avait été expulsé du Sénégal, a convoqué la presse ce jeudi 22 juin à Paris pour dévoiler les preuves de crimes “documentés” qui pourraient selon lui valoir au président et à son entourage une comparution devant la Cour pénale internationale (CPI)…

L’avocat a fait un terrible réquisitoire contre l’exécutif sénégalais, sur la base de témoignages de plus de 100 victimes de la répression du 1er juin. Il a évoqué un achat massif d’armes, planquées un peu partout dans la capitale, Dakar, pour mater tout soulèvement en mobilisant des unités civiles armées – nervis – qui ne rendent compte qu’au dernier cercle du chef de l’Etat.

Il a accusé les plus hautes autorités du pays, jusqu’à la présidence de la République, d’avoir acheté des tonnes d’armes dans le seul but de commettre des meurtres de masse pour étouffer dans l’oeuf la contestation populaire et dégager la voie à un troisième mandat pour l’actuel président. Ce sont des accusations terribles, gravissimes et les crimes évoqués le sont tout autant. On verra ce que feront les autorités pour contrer la détermination de l’avocat français…

Ce troisième mandat est et restera le noeud gordien du péril qui guette le pays. Maître Branco accuse la France, partenaire historique, de s’être tue devant les atrocités commises par le régime sénégalais et les projets funestes du président Sall pour un troisième mandat. Il est vrai que ce dossier s’est invité au Parlement français et des députés ont directement interpellé la cheffe de la diplomatie, Catherine Colonna. Sa réponse fut sibylline. En tout cas pas à la hauteur des attentes des opposants sénégalais.

En parlant de la France, le président sénégalais est à Paris depuis hier mercredi 21 juin, dans le cadre du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial. Et justement il a presque annoncé, devant des partisans survoltés, sa candidature à un troisième mandat que lui refuse l’opposition, en vertu de la Constitution qui limite les mandats à deux et en vertu des engagements publics du président de ne pas se représenter en 2024.

Dans tous les cas le président Sall a déjà raté sa sortie. Les rancoeurs qu’il a semées dans les rangs de ses opposants, à coups d’arrestations et de brimades, sont telles que même s’il organise des inclusives et se retire après, les dossiers brandis par l’avocat français pourraient le suivre. Il se dit que le président français lui a proposé une planque dorée dans une organisation internationale. Ça ne suffira pas à lui assurer la sérénité pour ses vieux jours…

De toute évidence il n’aura pas le même destin que ses prédécesseurs, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, qui se sont retirés sur la pointe des pieds direction la France, après avoir été battus dans les urnes. Macky Sall s’est toujours voulu être un président de combat, taillé pour le pugilat, la castagne ; c’est ce qu’il restera jusqu’au bout. Et c’est aussi ce qui le privera d’une retraite tranquille.

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