Le fait est rare, et spectaculaire. Un fait inédit en Tunisie, que plusieurs détenus s’évadent d’un seul coup. Que dire alors, s’il s’agit de la prison la plus sécurisée du pays, et de détenus les plus dangereux et qui sont des quartiers de haute sécurité ?
L’information est, en effet, tombée, ce mardi, avec un effet de bombe. Elle a laissé les tunisiens abasourdie, à se poser des questions, et à n’y trouver aucune réponse. Surtout, après l’annonce de la deuxième moitié de l’information, en rapport avec l’identité des détenus évadés. Il s’agit, en effet, ni plus ni moins, des cinq terroristes les plus dangereux emprisonnés, dont les arrestations ont été plus que laborieuses. Ceux qui sont impliqués dans les affaires d’assassinat des martyrs Bélaïd et Brahmi.
Et quand on sait qu’ils ont réussi à s’extraire de la prison d’Al Mornaguia, et du quartier disciplinaire, plus précisément, il y a de quoi se poser des questions.
D’abord, de par le timing de cette évasion, on ne peut que remarquer la coïncidence avec l’arrivée à maturation de l’instruction des affaires de ces assassinats, et que dans ces affaires, la corde commençait à se resserrer autour du cou de ceux qui sont supposés être derrière ces actes.
Ensuite, et selon les avis des experts sécuritaires, cette évasion, ou du moins, la version qui nous a été offerte, des barreaux sciés et des cordes nouées, ainsi que le sachet de Nescafé, et on en passe, est très peu plausible. En effet, ceux qui connaissent un tant soit peu le système carcéral tunisien ont été unanimes : Dans cette opération, une complicité de personnes de l’intérieur de la prison n’est pas à écarter.
On comprend, dès lors, mieux, l’insistance du président Saïed, pour l’assainissement de l’administration des intrus qui l’ont infiltrée durant la dernière décennie, puisque, si on en croit les experts, ceux qui auraient aidé dans cette évasion feraient partie du de l’équipe de la prison. Ce qui laisse supposer que cet édifice n’est pas aussi sûr qu’on ne le croyait, et qu’il y a, vraiment, urgence à y faire, comme à tous les secteurs de l’Etat, un bon coup de balai.
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