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Un rapport pointe le “poison” du FMI : Des populations encore plus pauvres, d’autres encore plus riches…

Un rapport pointe le “poison” du FMI : Des populations encore plus pauvres, d’autres encore plus riches…

L’aide du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM) a son corollaire : Le poison de la dette, que les pays africains – mais pas qu’eux – sont obligés de s’administrer pour se financer. Et il y a des chances que ça dure vu que les Africains n’ont toujours pas monté leurs propres mécanismes de financement en dépit des grandes annonces. Si au moins cet endettement qui plombe des générations servait à soulager les maux des populations africaines. D’après un rapport de l’ONG Oxfam ce sont paradoxalement les pays perfusés par le FMI qui souffrent le plus…

D’après le document publié ce lundi 15 avril les inégalités de revenus ont bondi de plus de 60% dans les nations qui appliquent le programme d’aide du FMI et de la Banque mondiale, des situations intenables qui franchissent parfois les seuils d’alerte des Nations unies. D’après Oxfam 64 des 106 pays secourus présentement par les institutions financières internationales (IFI) se débattent dans des inégalités qui explosent. Le péril est encore plus grave dans une quarantaine de “clients” du FMI, dont le Ghana, le Honduras ou le Mozambique.

«Le FMI et la BM présentent la lutte contre les inégalités comme une priorité mais soutiennent dans le même temps des politiques qui l’augmentent. Les gens ordinaires souffrent toujours plus du fait des coupes budgétaires dans la santé, l’éducation ou les transports. Ce haut niveau d’hypocrisie doit cesser», a indiqué dans un communiqué la responsable d’Oxfam à Washington, Kate Donald…

Pire encore : le gonflement de la dette publique, à cause surtout de la hausse des taux d’intérêt, frappe les finances publiques des pays endettés au point de réduire fortement les fonds pour la santé, l’éducation ou les protections sociales indispensables pour rogner les inégalités. Toutefois «l’accord signé par la BM visant à réduire les inégalités, une première en quatre-vingts ans, est une décision historique. Mais si la Banque veut réellement agir en la matière, le premier test sera d’en faire une priorité pour ses prêts aux pays les plus pauvres», a ajouté Mme Donald.

A noter que l’aide octroyée aux pays en voie de développement, notamment ceux qui sont englués dans une crise de la dette ou qui filent droit vers le mur, sera l’un des thèmes phares des réunions annuelles du FMI et de la BM, programmées toute cette semaine à Washington.

Les économies du monde entier – mais surtout les pays les moins nantis – ont payé un lourd tribut à la pandémie du Coronavirus et à la guerre en Ukraine, et maintenant la guerre en Orient dont personne ne connait l’issue. Face à des caisses publiques exsangues il a fallu s’endetter alors que les taux d’intérêt montaient, dopés par les politiques des banques centrales des ténors mondiaux pour juguler l’inflation.

Pour beaucoup de pays (l’Egypte et l’Argentine par exemples) le service de la dette est monté à des niveaux insoutenables, avec parfois plus de la moitié du budget national affectée aux échéances de remboursement des créances. Ces dépenses faramineuses ne laissent pas beaucoup de place à l’investissement public au service de l’économie et du développement. Il en sera aussi question lors réunions annuelles du FMI et de la BM à Washington…

 

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