L’Afrique peut et doit mieux faire, certainement, mais cet engouement des investisseurs et donateurs étrangers est sans doute son meilleur atout pour franchir d’autres paliers. Selon le nouveau rapport de l’OCDE l’aide publique au développement (APD) en direction de l’Afrique a progressé en 2023, +2% en comparaison avec 2022. Au total le continent a engrangé 42 milliards de dollars l’an dernier…
D’après les données préliminaires sur l’aide officielle au développement, publiées hier jeudi 11 avril, les pays membres du Comité d’aide au développement de l’OCDE ont été très “généreux”. Evidemment tout ça n’est pas gratuit, des tas de choses que personne ne crie sur les toits sont scellées sous la table et pas toujours à l’avantage des Africains. Mais pour le continent l’essentiel est ailleurs.
L’Afrique subsaharienne se taille la part du lion, 36 milliards de dollars, +5% par rapport aux montants absorbés par le passé. Si on prend l’APD globale ventilée dans le monde elle est évaluée à 223,7 milliards de dollars. En comparaison avec 2022 c’est une progression de 1,8% en termes réels, la cinquième année d’affilée de hausse.
«L’aide humanitaire a augmenté de 4,8% en 2023 et s’est élevée à 25,9 milliards USD. Les contributions aux budgets de base des organisations internationales ont augmenté de 4,0%, en partie sous l’effet des contributions à la Banque mondiale», indique le document de l’OCDE. «L’APD bilatérale nette pour les programmes et projets et l’assistance technique (à l’exclusion des réfugiés et de l’aide humanitaire des donateurs) a diminué de 1,5% en termes réels, en partie à cause de la baisse des niveaux de prêts. Les dons nets au titre de l’allègement de la dette sont restés à un faible niveau, à 41 millions d’USD», ajoute la même source.
Dans le détail les USA, l’Allemagne et le Japon forment le Top 3 des plus gros donateurs. La France, qui était l’un des importants bailleurs de fonds de l’Afrique (36% de l’APD bilatérale dédiée au continent en 2021), doit se contenter de la 5e position. L’aide globale décaissée par l’Hexagone a fortement diminué, -11% en 2023 par rapport à 2022, à cause surtout du repli des aides bilatérales…
Mais en même temps on ne peut pas demander à l’ancienne puissance coloniale de déguerpir et lui tendre la main, on ne peut pas souffler sur les braises du sentiment anti-français et exiger de Paris qu’il signe des chèques. Puisque certains pays africains ont décidé de s’affranchir des Occidentaux – les entrepreneurs disent le contraire -et bien soit, qu’ils comptent sur eux ou sur leurs nouveaux amis (la Chine, la Turquie, l’Inde, les Emirats arabes unis…). La souveraineté il faut s’en donner les moyens.
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