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Un revers cuisant pour “le diplomate du siècle” : Macron n’a pas son invitation au Sommet des BRICS

Un revers cuisant pour “le diplomate du siècle” : Macron n’a pas son invitation au Sommet des BRICS

Le président français Emmanuel Macron est peut-être le diplomate en chef le plus décomplexé du moment (il dispute ce titre avec le président turc), il est peut-être celui qui fait les plus grands écarts entre l’Occident et le reste du monde, il est peut-être le président européen qui est allé le plus loin avec les deux poids lourds des BRICS (la Chine et l’Inde). Mais les prouesses de Macron s’arrêteront-là, pour l’instant. Il avait émis le voeu de prendre part au prochain Sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), programmé du 22 au 24 août à Johannesburg. Finalement ce sera une fin de non-recevoir pour le chef de l’Etat français.

Dans la liste des invités dévoilée hier lundi 7 août devant la presse par la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor, nulle trace du président français. Il y a bien 67 hauts dirigeants de nations africaines et de pays du Sud mais pas Macron. Cette fois il n’aura pas le beurre et l’argent du beurre…

Pourtant tout cela partait d’une bonne intention, du moins selon les déclarations. «Il faut parler pour se comprendre et pour trouver des solutions», arguait fin juin dernier la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, lors d’une visite dans le pays organisateur – l’Afrique du Sud. Pretoria avait même émis des signes positifs en direction de Macron, en tant qu’observateur pour la grand-messe des BRICS. Il faut croire que les arguments de Mme Colonna ne l’ont pas emporté face à la franche opposition de la Russie.

«Aucune invitation n’a été envoyée en ce sens», a indiqué Naledi Pandor. Ainsi en ont décidé  la Russie et compagnie. Pourtant le président français s’est démené lors de son voyage en Chine en avril 2023 pour obtenir le résultat inverse. Il avait même défendu devant la presse française le principe du rejet de la “logique de bloc à bloc” et l’«autonomie stratégique» européenne vis-à-vis des USA pour explorer d’autres voies de coopération avec Pékin. Ça ne suffira pas pour amadouer les BRICS.

On voyait mal comment le président français pouvait être accueilli par ses “amis” chinois et indien alors que le maître du Kremlin, Vladimir Poutine, lui a dû se résoudre à rester à la maison avec le mandat d’arrêt international de la CPI qui lui colle aux basques. Moscou avait crié haut et fort qu’inviter Macron en Afrique du Sud était «inapproprié» vu les prises de position de Paris sur la guerre en Ukraine et son statut de membre de l’Otan…

Bon, le fait d’être membre de l’Alliance n’a jamais été un obstacle dans les relations fortes entre Macron et Poutine ; rappelons que dès son arrivée au pouvoir, en 2017, le président français avait reçu en grande pompe son homologue russe. Et même bien après l’incursion des chars russes en Ukraine, le 24 février 2022, les deux hommes se parlaient régulièrement au téléphone. Les choses se sont gâtées par la suite. Paris a été obligé – par Washington surtout – de tirer les conséquences de l’entêtement de la Russie à s’installer dans la durée en Ukraine.

 

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