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La bourde de trop : Macron livre Taïwan à l’ogre chinois et brise le front occidental

La bourde de trop : Macron livre Taïwan à l’ogre chinois et brise le front occidental

Le président français, Emmanuel Macron, qui avait encore des étoiles dans les têtes dans l’avion qui le ramenait de Chine, s’est laissé aller à des réflexions (sans doute le fond de sa pensée “très pragmatique” qu’on a déjà expérimentée en Ukraine) sur Taïwan qui ne plairont pas du tout à l’allié américain. Alors que le président Joe Biden fait comme il peut pour empêcher l’ogre chinois d’avaler son “petit” voisin Macron le livre sur un plateau… ou presque.

On ne sait pas ce que le président chinois Xi Jinping a promis à son homologue français mais de toute évidence l’homme à la tête de la deuxième puissance économique et militaire du monde lui a tapé dans l’oeil. Au sujet de Taïwan, que la Chine s’est juré de reprendre par la force s’il le faut, Macron suggère à ses pairs européens de ne pas “suivre la politique américaine, par une sorte de réflexe de panique“…

Au nom de l’autonomie stratégique” que la France a défendue – sans succès notable – quand elle a occupé la présidence du Conseil de l’Union européenne Macron pointe «le grand risque» pour les Européens «de se retrouver entraîné dans des crises qui ne sont pas les nôtres, ce qui nous empêcherait de construire notre autonomie stratégique», a-t-il indiqué dans un entretien avec les Échos et Politico daté du 8 avril.

«La question qui nous est posée à nous Européens est la suivante […] Avons-nous intérêt à une accélération sur le sujet de Taïwan ? Non. La pire des choses serait de penser que nous, Européens, devrions être suivistes sur ce sujet et nous adapter au rythme américain et à une surréaction chinoise», a martelé le président français…

Et “surréaction” il y a eu puisque la Chine, pendant que Macron était encore sur son sol, a envoyé ses navires de guerre et des dizaines d’avions de combat pour terroriser une fois de plus ces Taïwanais que Pékin ne supporte plus, surtout leur modèle démocratique et leur insolente réussite économique.

Alors qu’Européens et Américains continuent de voir la Chine comme «le principal danger» Paris commence à tourner casaque pour s’opposer à la «logique de bloc à bloc». La nouvelle doctrine Macron a profondément irrité ses alliés et dans la presse occidentale les réactions outrées montent en intensité. Des élus américains s’indignent et exigent des explications…

Marco Rubio, l’ancien challenger de Donald Trump en 2016 dans le parti républicain et sénateur de Floride, a sorti une vidéo pour demander aux Européens si Macron s’exprimait en leur nom. Il s’est gaussé du retournement spectaculaire du président français après «six heures de visite».

«Nous avons besoin de savoir si Macron parle pour Macron, ou s’il parle pour l’Europe. Nous avons besoin de le savoir rapidement, parce que la Chine est très enthousiaste à propos de ce qu’il a dit», a lâché l’élu américain, tout en soulignant les solides relations entre Washington et Bruxelles.

En Europe le député estonien Marko Mihkelson, membre de la Commission des Affaires étrangères, a également protesté : «Pourquoi, président Macron ? L’Europe devrait se tenir aux côtés des États-Unis pour équilibrer le pouvoir de la Chine». Garry Kasparov, opposant du président russe Vladimir Poutine et réfugié à New York, n’a pas pris de gant avec le président français…

«Pathétique de la part de Macron, comme d’habitude (…) alors qu’il vient de rencontrer le dictateur chinois (…). L’Europe est en guerre aujourd’hui précisément parce qu’elle a essayé d’éviter de s’impliquer dans une crise, lorsque Vladimir Poutine a envahi l’Ukraine pour la première fois en 2014», a ajouté l’ancien champion du monde d’échecs.

Les spécialistes sont moins cinglants sur la forme mais l’argumentaire est le même. Antoine Bondaz, un expert de la politique étrangère chinoise, a dit ceci : «Au retour d’une visite d’État en Chine, Macron ne trouve rien de mieux que de critiquer les États-Unis. Ce qui conforte les doutes appuyés de nos partenaires d’une équidistance de Paris entre Washington et Pékin», indique le chercheur sur Twitter.

Il dénonce une posture en «totale contradiction» avec «les documents officiels français» et les «positions multilatérales» actées par le G7 par exemple, dit-il. «Au prétexte de réalisme (…) Macron ne fait qu’amener de l’incohérence et de l’ambiguïté dans sa politique étrangère, fragilisant ainsi la coopération avec nos partenaires affinitaires», assène Antoine Bondaz. Il évoque un incident qui «laissera des traces» avec les alliés.

Le député européen Raphaël Glucksmann abonde dans le même sens : il pointe un discours qui aura un «impact (…) durable sur la crédibilité de la France en Europe»…

 

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