Les Tunisiens aujourd’hui se divisent en deux : la partie la plus riche, ignorant la nécessité de la plus pauvre.
Les gens qui avaient déjà des moyens. Ils ont obtenu la participation politique, la liberté de mouvement, la liberté d’organisation. C’était extraordinaire. Ils ont touché le jackpot. Mais pour la population marginalisée qui a lancé la révolution (les pauvres et les classes populaires), ils sont plus pauvres qu’avant.
La crise de la COVID-19 a mis en évidence cette inégalités. Les moins riches dont la consommation est concentrée sur les dépenses essentielles, n’ont pas pu épargner, au contraire ils ont dû puiser dans leurs économies, voire s’endetter pour traverser la crise. À l’inverse, les plus riches ont pu épargner.
Aussi, et alors que certains travailleurs ont accès aux congés maladie ainsi qu’aux services de santé et continuent de toucher leur salaire, pour beaucoup de ceux qui se situent au bas de l’échelle des revenus, les conséquences de la COVID-19 sont déjà catastrophiques.
Il est nécessaire de mettre en œuvre des dispositifs pour les ménages les plus modestes.
Malheureusement, le projet de loi de finances (PLF) 2021 présenté à l’examen de l’ARP risque d’aggraver cette situation, avec les encouragements à l’épargne par le biais des comptes d’épargne en actions (CEA) et les contrats d’assurance vie.
Ce ne sont pas là, à proprement parler, des mesures qui vont bénéficier aux couches les moins nanties de la population, lesquelles vont continuer à souffrir pour survivre à une pandémie dont personne ne se hasarde à prévoir la durée. Des mesures à caractère social et orientées vers ces populations sont toujours les bienvenus pour rééquilibrer le PLF 2021.
Amine BEN GAMRA – Expert Comptable – Commissaire Aux Comptes – Membre de l’Ordre des Experts Comptable de Tunisie.
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