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Le cynisme occidental : Exit les hydrocarbures russes, bienvenue aux 2 ennemis historiques

Le cynisme occidental : Exit les hydrocarbures russes, bienvenue aux 2 ennemis historiques

On vous disait que les Européens, avec le pragmatique cynique de la géopolitique des temps modernes, pensaient déjà à l’après-Ukraine ; aujourd’hui c’est l’après-Russie, ou plus précisément l’après-pétrole/gaz russes, qui est sur la table. C’est le dernier étage des sanctions économiques pour démolir le président russe, Vladimir Poutine et tout son régime, tout ce qu’il a bâti, tout son système. C’est une guerre longue, âpre et les Occidentaux aussi prendront des coups économiques sévères, mais il semble que les Etats-Unis et l’Europe soient décidés à en finir avec Poutine, avec des armes que personne n’avait imaginé : l’Iran et le Venezuela…

On n’a pas compris au départ quand on a appris que le président américain, Joe Biden, avait finalement décidé de rayer d’un trait les importations d’hydrocarbures russes, alors qu’il y a encore quelques jours il ne voulait pas en entendre parler. Justement parce que l’inflation frappe aux USA et qu’il n’était pas question de corser les problèmes en faisant flamber davantage les prix du pétrole et du gaz. Très mauvais pour la cote de popularité de Biden, déjà très mal en point et surtout très mauvais pour les élections à mi-mandat qu’il est quasiment assuré de perdre. Sauf qu’entre temps le locataire de la Maison Blanche a trouvé la solution : les hydrocarbures iranien et vénézuélien…

Le président du Venezuela, Nicolas Maduro, a dû se pincer pour être certain que ce sont bien les Américains, les ennemis historiques, qui frappent à sa porte pour lui demander un coup de main afin de baisser la pression sur le marché du pétrole et du gaz. Et ils ont frappé à la bonne porte : le Venezuela est en effet… Voilà, du jour au lendemain, Maduro n’est plus l’affreux dictateur communiste que Washington s’est juré d’abattre pour mettre à sa place Juan Guaido. Maduro n’était pas peu fier d’annoncer à la télévision qu’il a conversé avec une délégation américains et qu’il fera ce qu’il faut pour réparer ce que Poutine a cassé…

Donc il n’y aucun héroïsme ou bravoure dans la sortie de Biden, il a assuré ses arrières avant de sabrer le pétrole et le gaz russes. Par ailleurs il l’a fait de concert avec les Européens, selon ses propres dires. En effet on a appris dans la même journée que l’anglo-néerlandais Shell tourne le dos à la Russie, idem pour le gouvernement britannique qui a annoncé que d’ici fin 2022 il n’importera plus aucune goutte de pétrole russe. Le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, a également fait savoir que l’Europe a un plan pour se passer du gaz russe. Et ce plan l’Algérie en fait partie mais il y a aussi l’Iran…

C’est l’autre grande surprise de ce remodelage de la géopolitique mondiale, à la faveur du coup de sang de Moscou en Ukraine : l’Iran, l’autre ennemi historique de l’Occident, revient dans la course. Comme par hasard – mais il n’y en a jamais dans ce domaine – on a appris que les négociations autour du nucléaire iranien avancent à grand pas et qu’un accord est en vue. Ce que le prédécesseur de Biden, Donald Trump, avait fracassé, l’actuel président le rebâtira à la vitesse du vent parce que les circonstances l’exigent….

C’est Téhéran qui sera content, lui qui désespérait de revenir dans le concert des nations, lui en qui l’Occident voyait le grand Satan qui sème la mort au Liban, au Yémen et ailleurs dans le monde. Manifestement cette page sera vite tournée, l’Iran sera sauvé par son pétrole et le coup de folie de Poutine. Bon, ça ne plaira pas à l’Arabie saoudite et Israël, les alliés historiques des Américains, mais Biden n’en a cure, l’essentiel est ailleurs : il est dans son économie qu’il doit sauver d’urgence s’il veut s’offrir une chance d’être réélu. C’est aussi simple et implacable que ça…

 

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