Le moins qu’on puisse dire est que le gouvernement français déploie des trésors d’imagination pour donner au pays les cerveaux et bras dont il a besoin et que convoitent également le Canada, les USA, etc. Après la carte de séjour pour les “métiers en tensions“, qui ratisse très large, jusqu’aux migrants illégaux, voici la carte de séjour dédiée aux professionnels de santé. Tous ces outils font partie du projet de loi sur l’immigration, un texte porté à bout de bras par le très actif ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.
Les autorités affichent la couleur : Drainer les spécialités médicales du monde entier – mais surtout l’Afrique francophone – pour garnir essentiellement les structures de santé publiques désertées par les praticiens français à cause de la pénibilité du métier et du sous-équipement. “Répondre au besoin de recrutement” dans ce secteur en souffrance, c’est ce qu’indique le projet de loi sur l’immigration repris ce mardi 20 décembre par BFM TV…
Il s’agit d’une nouvelle carte de séjour pluriannuelle baptisée “talent – professions médicales et de pharmacie” et qui cible les médecins, “quelle que soit leur spécialité“, les sages-femmes, les chirurgiens-dentistes et les pharmaciens, indique le texte soumis hier lundi au Conseil d’État, avant de passer en janvier prochain au Conseil des ministres, puis au Sénat et enfin à l’Assemblée nationale début 2023.
Pour des pays tels que la Tunisie, le Maroc et l’Algérie, qui ont déjà le plus grand mal à retenir leurs médecins et infirmiers, cet appel d’air français pourrait être tout bonnement le coup de grâce. Mais en l’occurrence la France n’est blâmable en rien, elle fait ce qu’elle doit faire – soigner ses intérêts supérieurs – dans un contexte de compétition mondiale pour capter les meilleurs. Il revient aux Etats dits victimes de donner aux talents de bonnes raisons de rester, au lieu de se contenter d’égrainer les statistiques des départs vers l’étranger et d’en tirer une gloriole.
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