Tunisie

Ahmed Ounaïes : “Nous assistons au rebondissement du colonialisme au sein de l’Europe occidentale” (Audio)

Dans cette conjoncture internationale marquée par deux guerres qui fragmentent l’humanité de manière mortifère, ce qu’on n’a pas connu depuis la deuxième guerre d’Irak en 2003, la Tunisie, le monde arabe et le monde entier ont besoin des lumières de l’ancien diplomate et ancien ministre des Affaires étrangères Ahmed Ounaïes. C’est aussi ce que croyait le Franco-Tunisien Mohamed Makni. Pour avoir repris à son compte les combats de M. Ounaïes et partagé ses écrits sur la Palestine il a été suspendu de son poste de Maire-adjoint de Grenoble-Alpes et du Parti socialiste (la formation de François Mitterrand qu’on a connue plus universaliste et plus humaniste). Et maintenant place aux poursuites judiciaires pour “apologie du terrorisme“. Makni sera jugé le mois prochain.

L’ancien chef de la diplomatie tunisienne a commenté ces inquiétants développements ce vendredi 27 octobre sur Tunisie Numérique : “Nous assistons au rebondissement du colonialisme au sein de l’Europe occidentale“…

Makni avait oublié que la France qu’il a connue et qu’il chérissait avait muté, et pas pour le meilleur hélas. Il avait oublié que le pays des droits de l’Homme avait très mal négocié les virages et défis du monde agité dans lequel on vit, surtout depuis qu’un certain Nicolas Sarkozy l’a dirigé. Même les Français ont fini par se rendre compte du mal qu’il leur avait fait et l’ont privé d’un second mandat. François Hollande a fait ce qu’il a pu. Mais trop peu, trop tard sans doute. Lui aussi a été balayé par la tempête : Pas de deuxième mandat.

Makni avait oublié que dans cette France d’Emmanuel Macron, de Gérald Darmanin et d’Éric Dupond-Moretti il y a beaucoup moins de place pour la liberté de pensée, d’expression et de manifester pour certains, étrangement les mêmes que ceux souffrent déjà de toutes les formes de discrimination. Le Conseil d’État et le Tribunal administratif, qui ont tapé sur les doigts de l’exécutif pour avoir interdit toute forme de manifestation pro-palestinienne, ne peuvent pas faire des miracles partout, et encore moins changer ce qu’il y a dans la tête des gens qui dirigent le pays.

Pas plus tard qu’hier jeudi le Préfet de Police de Paris a interdit la manifestation pro-palestinienne de demain samedi. Les organisateurs ont encore saisi le Tribunal administratif. Un éternel recommencement. Un combat sans fin. C’est dans ces eaux troubles que devront apprendre à naviguer Makni et tous les autres. Le réveil est brutal et violent. Et encore ce n’est rien par rapport au funeste sort qui les attend si jamais l’extrême droite de Marine Le Pen prend les commandes après les élections de 2027…

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