Ça lui pendait au nez, avec une dégradation sans précédent et dans la durée des indicateurs macroéconomiques de la Chine. Le couperet de l’agence de notation Fitch Ratings est tombée sur la perspective de la dette souveraine de Pékin : elle passe à négative. L’agence américaine l’a annoncé ce mercredi 10 avril. Le motif de ce tour de vis cauchemardesque : Des risques croissants sur les finances de Xi Jinping. Le moteur de l’économie mondiale est en panne et ça c’est un énorme problème…
On en connait un qui ne doit pas bouder son plaisir, le président américain, Joe Biden, qui ne rate jamais une occasion de pointer la fragilité de l’économie chinoise. En novembre dernier l’occupant de la Maison Blanche avait poussé le bouchon jusqu’à dire à la face de son homologue chinois tout le mal qu’il pense de lui, tout cela alors qu’il l’a invité à San Francisco. Mais Biden n’en est pas à une gaffe près.
“La révision des perspectives reflète les risques croissants qui pèsent sur les finances publiques de la Chine alors que le pays est confronté à des perspectives économiques plus incertaines”, a argué Fitch dans son communiqué transmis à la presse. “Les déficits budgétaires importants et l’augmentation de la dette publique au cours des dernières années ont érodé les réserves budgétaires du point de vue de la notation”, ajoute la même source.
“La politique budgétaire est de plus en plus susceptible de jouer un rôle important dans le soutien de la croissance au cours des prochaines années, ce qui pourrait maintenir la dette sur une tendance régulière à la hausse”, dit par ailleurs l’agence.
La Chine a réagi en ces termes : “Les résultats montrent que le système d’indicateurs de la méthodologie de notation du crédit souverain de Fitch n’a pas réussi à refléter de manière efficace et proactive les efforts déployés par Pékin pour promouvoir la croissance économique”.
Toutefois Fitch a confirmé la note de crédit de la Chine à “A+”, une manière de souligner que la deuxième économie du monde demeure «vaste et diversifiée du pays» et que «ses perspectives de croissance du PIB» restent «toujours solides par rapport à ses pairs», sans oublier «son rôle intégral dans le commerce mondial des marchandises, ses finances extérieures robustes et le statut de monnaie de réserve du yuan”.
Pour Pékin le cap reste le même : enrayer la crise chronique du secteur immobilier, l’explosion du chômage des jeunes et le repli de la demande mondiale pour les produits chinois. A noter que le mois dernier Pékin s’est fixé un objectif de croissance économique de 5% pour cette année, un seuil très élevé au regard des difficultés conjoncturelles et structurelles du pays. Même les autorités ont reconnu qu’il sera difficile d’atteindre cette barre.
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