Quand on vous disait que la Chine inquiète, que ses projets avoués ou inavoués inquiètent, que le niveau croissant de son armement inquiète. Le président chinois, Xi Jinping, a en rajouté une bonne louche en dénonçant «l’endiguement» et la «répression» de son pays par les Occidentaux, avec à leur tête les USA, a rapporté l’agence de presse Chine nouvelle hier lundi 6 mars dans la soirée. C’est le principal enseignement de la session parlementaire qui a eu lieu à Pékin.
Les raisons de la colère
Les motifs de discorde ne manquent pas : la pluie de critiques occidentales sur le sort des musulmans ouïghours en Chine, les éruptions fréquentes sur le déséquilibre de la balance commerciale, l’île de Taïwan que l’ogre chinois s’est juré d’avaler, la guerre sur les technologies de pointe, les affaires d’espionnage, etc. Et à chaque fois l’Occident, sous la houlette des Etats-Unis, tombe à bras raccourcis sur la Chine, à coups de sanctions.
Pékin certes réplique mais le marché occidental est trop important pour que les Chinois se le ferment complètement. De fait il y a un déséquilibre commercial qui avantage la Chine, ça irrite Américains et Européens, alors ils profitent de tout pour malmener Pékin et rogner ses positions dominantes. Et çà ça commence sérieusement à énerver le président Xi Jinping…
«L’environnement externe du développement de la Chine a connu des changements rapides. Les facteurs incertains et imprévisibles ont considérablement augmenté (…). Des pays occidentaux, menés par les États-Unis, ont mis en œuvre une politique d’endiguement, d’encerclement et de répression contre la Chine, ce qui a entraîné des défis sans précédent pour le développement de notre pays» a déclaré Jinping devant les membres d’un Comité consultatif.
Le 3e mandat de Jinping sera le plus périlleux pour l’Occident
On sait ce que le président chinois fera de son troisième mandat, lequel débute dans quelques jours : Combattre sur tous les fronts l’Occident qui selon lui a passé ces cinq dernières années à poser des freins sur l’économie chinoise au point de compromettre sa progression.
Entre la Chine et les USA ça a toujours été la haine cordiale, mais jusqu’ici les deux superpuissances évitent soigneusement un choc frontal au nom de leurs intérêts liés à ceux des autres pays du monde puisqu’ils sont présents partout. Les choses se sont envenimées depuis l’affaire du ballon-espion, que les Américains ont pulvérisé en se livrant à un battage médiatique qui a profondément déplu à Pékin.
Washington en a rajouté en annulant la visite à Pékin du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, le même qui a refusé de rencontrer son homologue chinois au dernier Sommet du G20. Pourtant une telle réunion aurait permis de déminer tous ces sujets épineux, auxquels s’ajoute l’aide militaire des Occidentaux à l’Ukraine alors que jusqu’ici la Chine se garde de donner un coup de main à la Russie.
Au malaise chinois croissant sur le dossier ukrainien s’ajoute une guerre sans merci que livrent les USA sur les semi-conducteurs. Les Américains ayant clairement perdu leur position dominante ont décidé de se venger. Prétextant un danger qui planerait sur la sécurité nationale Washington a additionné ces derniers mois les tours de vis sur les fabricants de puces chinois, jusqu’à leur barrer la route des technologies américaines.
Il y avait tout ça derrière la provocation des avions de chasse chinois en mer de Chine, une affaire qui a failli virer à l’affrontement avec l’aviation militaire américaine. Les deux pays multiplient les frictions. On n’est pas loin du point de non-retour…
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