Une consécration de plus pour Abidjan, qui a aligné les succès cette année. On vous disait en mars dernier que l’agence Moody’s avait mis la notation de crédit du pays derrière le Botswana et au même niveau que l’Afrique du Sud, la Côte d’Ivoire a franchi le palier supérieur en devenant la nation souveraine la mieux notée en Afrique subsaharienne pour sa capacité à soutenir sa dette extérieure. D’après Standard & Poor’s (S&P) Abidjan fait même mieux que la première économie du continent, l’Afrique du Sud. Ça en dit long sur le chemin parcouru par l’ancien directeur général adjoint du FMI, Alassane Ouattara, depuis son accession à la magistrature suprême, en 2011.
«La Côte d’Ivoire présente l’un des meilleurs crédits du continent, pour ne pas dire le meilleur, parce que pour la première fois, nous sommes devant l’Afrique du Sud», a affirmé le ministre des Finances et du Budget, Adama Coulibaly, dont la sortie en mars dernier sur l’endettement du pays présageait cette bonne nouvelle…
Dans le détail on a appris que le rendement de la dette ivoirienne dont l’échéance est 2028 a fondu de 13 points de base pour s’établir à 7,09% le 20 mai 2024 à midi à Londres. C’est le niveau le plus faible depuis le 15 avril dernier. À titre indicatif la dette sud-africaine en dollars à échéance 2030 se négociait à un rendement de 6,9%, en net repli par rapport à plus de 8,5% en octobre 2023.
D’après Sébastien Boreux, analyste principal du crédit chez S&P, «cela pourrait s’accompagner d’une forte croissance économique, bénéficiant de réformes économiques, du soutien des donateurs et de la stabilité monétaire et politique». L’expert a ajouté que «la Côte d’Ivoire a établi un solide historique sur les marchés financiers mondiaux sous l’administration actuelle». On l’a vu avec les 2,6 milliards de dollars collectés en janvier 2024.
De toute évidence la cote du 1er producteur de cacao, 3e exportateur de café et 2e fournisseur mondial de noix de cajou monte exponentiellement chez les investisseurs et bailleurs internationaux, ce qui automatiquement renforce la capacité des autorités à collecter des fonds à la hauteur des besoins du pays. Avec la manne du pétrole prochainement et l’entrée dans le capital de la BERD (Banque européenne pour la reconstruction et le développement) la première économie de la zone CFA émettra davantage de signes de solvabilité. Excellent pour les affaires.
Le président Ouattara, âgé de 82 ans, bouclera son troisième mandat en laissant un pays prospère et en ordre de marche vers de grandes conquêtes économiques. Le reste dépendra des hommes et femmes qui succéderont au brillant économiste. L’affaire sera éminemment politique, de la tournure des événements dépendra l’avenir des Ivoiriens…
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