A la une

Décision historique de Biden : il ferme le robinet, pas de bombes pour Israël…

Décision historique de Biden : il ferme le robinet, pas de bombes pour Israël…

Le président Joe Biden, on le sait, est très mal à l’aise avec le jusqu’au-boutisme du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Il lui a envoyé à moult reprises son secrétaire d’Etat Antony Blinken pour le convaincre de stopper le carnage à Gaza, il a mis la pression sur Netanyahu en refusant ostensiblement de l’inviter à Washington tout en y recevant son rival et potentiel successeur, le président américain a dit et répété qu’il n’est pas question de cautionner un énième bain de sang à Rafah… Rien n’y a fait. Au même moment où le Hamas tentait de faire valoir une trêve Israël a annoncé la couleur en évacuant les populations de Rafah, en larguant des bombes quelques heures après et en prenant le contrôle du point de passage qui relie l’enclave palestinienne à l’Egypte. Alors la Maison Blanche a décidé de siffler la fin : Elle gèle la livraison des bombes qu’attendait Tsahal pour fignoler les derniers assauts contre le Hamas…

Ces munitions l’armée israélienne les attendait la semaine dernière, elles ne sont pas arrivées. Un problème majeur car selon un expert l’armée de Netanyahu ne tiendra pas plus d’un mois dans sa campagne à Gaza si les USA stoppent leur aide en projectiles. Les “inquiétudes” et récriminations de Biden sur l’invasion de Rafah ont fini par l’emporter, a confié hier mardi 7 mai un haut responsable américain. “Nous avons suspendu la livraison d’une cargaison d’armes la semaine dernière. Elle se compose de 1 800 bombes de 2 000 livres (907 kg) et de 1 700 bombes de 500 livres (226 kg)“, a précisé ce cadre de l’administration américaine sous le sceau de l’anonymat.

Nous n’avons pas pris de décision définitive sur la façon de procéder concernant cette expédition“, a-t-il ajouté.

Washington, à moult reprises, a clairement signifié qu’il n’appuie pas un attaque massive au sud de la bande de Gaza sans un plan béton pour épargner la vie des civils, quelque 1,2 million de personnes massées à Rafah après que Tsahal a réduit en poussières le nord de l’enclave et Khan Younes. Biden a “réitéré sa position claire” à Netanyahu pas plus tard que le 6 mai. Les responsables israéliens et américains ont évoqué des alternatives, mais “ces discussions sont en cours et n’ont pas pleinement répondu à nos inquiétudes“, a déclaré le haut responsable américain…

Alors que les dirigeants israéliens semblaient se rapprocher d’une décision sur une telle opération, nous avons commencé à examiner attentivement les propositions de transfert d’armes particulières à Israël qui pourraient être utilisées à Rafah. Cela a commencé en avril“, a-t-il ajouté. Selon lui la Maison Blanche était “particulièrement concentrée” sur l’usage des bombes les plus lourdes, 2000 livres “et l’impact qu’elles pourraient avoir dans des environnements urbains denses comme nous l’avons vu dans d’autres parties de Gaza“.

Toutefois le département d’État américain examine la possibilité d’effectuer d’autres transferts d’armes, telles que les bombes de précision dénommées JDAM (bombe guidée à distance), a précisé ce responsable. Des frappes  ciblées pour liquider le Hamas oui, mais  fini les bombardements aveugles pour occire des milliers de civils.

Rappelons qu’hier mardi Tsahal a bloqué les deux principaux points d’accès – Rafah et Kerem Shalom – pour introduire l’aide humanitaire, une action qualifiée d'”inacceptable” par les Etats-Unis. Même les élus républicains se sont insurgés contre cette opération. Le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a dit ceci devant les journalistes avant l’annonce officielle de la suspension des transferts d’armes : “Juste au moment où nous pensions que seuls les présidents d’université cédaient aux demandes absurdes des étudiants pro-Hamas, le président lui-même aurait à présent interrompu les livraisons de munitions à Israël“.

Manifestement Biden est allé au bout de ce qu’il pouvait endurer pour qu’Israël triomphe de ses ennemis. A quelques mois des élections – en novembre prochain – il est grand temps qu’il se soucie de la grogne croissante dans l’aile gauche du Parti démocratique, de ses électeurs d’origine arabo-musulmane qui lui ont tourné le dos, de cette jeunesse qui se cabre dans toutes les universités du pays, de ses partenaires arabes très gênés par leur impuissance que révèle ce conflit, etc.

 

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut