Entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le chef de l’opposition, le général Benny Gantz, l’entente est cordiale au sein du Cabinet de guerre, mais sans plus. Le général, ancien chef d’état-major et ancien Premier ministre, est un homme très respecté dans le pays – tout le contraire de Netanyahu – et sans doute le mieux placé pour le remplacer, à en croire tous les sondages. Si on y ajoute le fait que Gantz a été invité chez l’allié historique, à Washington et pas Netanyahu ça fait un deuxième motif de conflit ouvert entre les deux hommes…
De toute évidence c’est le début de la fin pour l’actuel Premier ministre dont la campagne militaire est tout sauf un succès définitif sur le Hamas et dont le seul résultat est ces dizaines de milliers de civils Palestiniens sauvagement tués par une armée qui procède comme si elle avait une autre armée en face d’elle. Justement ces morts les USA n’en peuvent plus et il faut vite que le président Joe Biden donne des gages à ses électeurs s’il veut garder ses maigres chances – selon les sondages – de battre Donald Trump en novembre 2024.
Derrière l’invitation adressée au très probable successeur de Netanyahu il y a donc ça : Sauver ce qui reste de l’image des Américains auprès de la communauté internationale mais surtout sauver la mise des Démocrates aux prochaines élections. La Maison Blanche a entamé l’opération de catapultage de Netanyahu en novembre 2023, manifestement les choses vont s’accélérer. Comme on pouvait s’y attendre le Premier ministre israélien, que la Justice cueillera dès sa sortie, est entré dans une colère noire…
«Il n’y a qu’un seul premier ministre et c’est moi», s’est emporté Netanyahu au terme d’une discussion très agitée avec Benny Gantz. Ce dernier venait de lui annoncer sa prochaine visite aux États-Unis durant laquelle il aura un entretien avec la vice-présidente Kamala Harris, le secrétaire d’État Antony Blinken, d’autres dirigeants politiques et de la communauté juive américaine. En regagnant Tel-Aviv Gantz ira voir le chef de la diplomatie britannique, l’ancien Premier ministre David Cameron, un homme qui pèse lourd au Royaume-Uni.
Netanyahu ne décolère pas, il a demandé au ministère israélien des Affaires étrangères de ne pas accompagner Gantz dans cette tournée. La panique gagne le cabinet du Premier ministre, un de ses proches a taxé le général de cheval de Troie au sein du gouvernement. Un député du Likoud, le parti du Premier ministre, exige des éclaircissements sur le financement de ce voyage…
Pour un éditorialiste du grand journal de gauche Haaretz la cause est entendue : Gantz s’est imposé comme l’interlocuteur israélien de premier plan de l’administration Biden. Personne ne s’en plaindra, encore moins les Palestiniens qui meurent par dizaines de milliers depuis le 7 octobre dernier, une fuite en avant sanglante que rien ni personne n’a pu stopper.
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