On sait que le président turc Recep Tayyip Erdogan est un fervent soutien de la cause palestinienne, même s’il lui a fait quelques infidélités en renouant avec Israël en novembre 2021 (d’ailleurs officiellement les relations ne sont pas rompues). Depuis l’incursion sanglante de l’armée israélienne à Gaza Erdogan crie régulièrement sa colère contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qu’il a carrément accusé de commettre un génocide. Mais il est très rare que le président turc clame son appui au Hamas. Il vient de le faire dans des termes très forts et sans ambiguïté pour calmer ses partisans qui l’accusent d’être encore trop doucereux avec l’État hébreu…
Dans une allocution prononcée ce samedi 9 mars il a déclaré que la Turquie «se tient fermement derrière les dirigeants du Hamas». Erdogan a toujours refusé de qualifier le Hamas de «groupe terroriste», selon lui c’est un «groupe de résistance». Par ailleurs il a toujours assumé ses liens avec l’aile politique du groupe palestinien. Mais il n’était jamais allé aussi loin dans ses prises de position.
Bon, ces éruptions et emportements sont d’abord destinés à ses électeurs, à trois semaines des scrutins locaux. Erdogan veut rafler de grandes villes, ça passe aussi par ces déclarations incendiaires devant des populations largement acquises au combat pour la Palestine et qui reprochent souvent au président ses liens et son business avec Israël, qui n’ont jamais cessé…
Pas plus tard que le 24 février dernier, en plein meeting électoral, une banderole exigeant la «fin du commerce de la honte» avait été arrachée par les collaborateurs du président. Erdogan est dans ses petits souliers face aux horreurs massives commises par Tsahal à Gaza, mais il continue de soutenir qu’un boycott économique et diplomatique d’Israël saperait durablement les intérêts supérieurs de la Turquie, qui passent avant tout. Donc on continue le jeu d’équilibriste…
Que se passe-t-il en Tunisie?
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