Facebook donne désormais aux utilisateurs américains la possibilité de contrôler l’algorithme qui hiérarchise les contenus sur leur fil d’actualité. Cette fonctionnalité suscite des inquiétudes, car elle pourrait potentiellement mettre en avant des fausses informations et favoriser les conspirationnistes. Auparavant, l’algorithme de Facebook réduisait automatiquement la visibilité des contenus signalés comme faux par les services de vérification partenaires, tels que l’AFP. Cependant, un nouveau paramètre permet aux utilisateurs de décider par eux-mêmes de la visibilité de ces contenus problématiques. Ils peuvent choisir de les réduire davantage ou de ne pas les réduire du tout, ce qui pourrait augmenter la probabilité de voir ces publications.
Cette décision intervient dans un contexte politique polarisé aux États-Unis, où la modération des contenus sur les réseaux sociaux est un sujet sensible. Certains conservateurs accusent le gouvernement d’exercer une pression sur les plateformes pour censurer des contenus sous prétexte de vérification. Des chercheurs craignent que cette nouvelle fonctionnalité ne conduise à une propagation accrue de contenus problématiques sur les réseaux sociaux. Ils estiment que permettre aux utilisateurs de rendre ces contenus plus visibles compromet les efforts de lutte contre la désinformation de Facebook.
Meta, la société mère de Facebook, assure que les contenus signalés comme faux seront toujours identifiés en tant que tels par des vérificateurs indépendants. Ils réfléchissent également à proposer cette option dans d’autres pays. Pour mesurer les effets de ces changements, il faudra du recul et une évaluation de l’impact sur l’exposition à la désinformation. Les organismes de vérification, qui ne peuvent vérifier tous les contenus, sont souvent critiqués en ligne par des personnes remettant en question leurs évaluations, même lorsque la désinformation est évidente.
Facebook permet également aux utilisateurs de décider de la fréquence à laquelle ils sont exposés à des contenus de faible qualité ou sensibles. Cette nouvelle fonctionnalité a été déployée discrètement en mai dernier, sans communication spécifique de la part de Facebook.
Selon les experts, il faudra prendre du recul pour mesurer les effets de ces changements, et Facebook devrait étudier l’impact sur l’exposition à la désinformation avant de déployer cette fonctionnalité dans d’autres pays, en partageant idéalement les résultats.
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