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France : Le rapport de l’Insee sur les finances publiques sème la panique, en attendant le couperet des agences de notation

France : Le rapport de l’Insee sur les finances publiques sème la panique, en attendant le couperet des agences de notation

Il y a le feu au lac, réellement. La cause : le déficit et l’endettement publics, chroniques en France. Mais cette fois ils dépassent l’entendement d’après le dernier rapport de la Cour des comptes. L’Insee fignole son rapport, qu’il rendra ce 26 mars. On le dit explosif et le gouvernement en est conscient. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a anticipé en avouant que le déficit public 2023 sera “significativement” supérieur aux 4,9% du PIB prévus. Oublions la promesse d’un déficit ramené à 4,4% en 2024. Au sommet de l’exécutif c’est la panique, littéralement…

Le Maire ne tiendra pas ses promesses mais il y a pire que ça

D’après le journal Les Echos le gouvernement de Gabriel Attal est terrifié par la perspective d’un déficit public qui plongerait jusqu’à 5,6% du PIB pour 2023. Pour Le Figaro ce serait 5,5%, avec une marge d’erreur de 0,3 point, d’après une source. Donc dans tous les cas le gouvernement sera dans la panade et pas peu. Le président Emmanuel Macron devra ouvrir son bouclier face aux foudres de l’Union européenne et surtout de l’Allemagne, très sourcilleuse sur les règles budgétaires communes.

En attendant Macron a sonné le rassemblement hier mercredi 20 mars dans la soirée. Les patrons des partis et des groupes parlementaires qui forment sa majorité étaient au palais de l’Elysée pour un long dîner qui était tout sauf festif. “On doit faire face a un choc économique conjoncturel lié notamment à la géopolitique. On assume et on dit la vérité aux Français“, a lâché le chef de l’Etat devant ses invités, a confié l’un d’eux.

La France a échappé à la récession contrairement à bon nombre de ses voisins. En disant ça Macron devait certainement penser à l’Allemagne surtout, il prépare déjà sa ligne de défense face au chancelier Olaf Sholz. Le président français s’active déjà pour circonscrire l’incendie. Il a reçu dans ce sens Bruno Le Maire et les ministres en charge des collectivités locales et des affaires sociales, Christophe Béchu et Catherine Vautrin. L’idée est de s’accorder sur des stratégies pour lester les dépenses d’assurance chômage et de santé.

Le ministre de l’Economie, qui il y a un mois avait annoncé 10 milliards d’euros d’économies, propose maintenant un remède draconien. Dimanche dernier Le Maire a dit qu’il faudra “remplacer l’Etat providence par l’Etat protecteur“, parce que “la gratuité de tout, pour tous, tout le temps” est “intenable“. Des propos qui auraient irrité Macron : “Il devrait en parler à celui qui est ministre de l’Economie depuis sept ans“, a glissé le président d’après Le Canard enchaîné.

Les requins de l’opposition ont senti l’odeur du sang

Des députés proposent de hausser les impôts des “ultra-riches” ou des grandes entreprises pour requinquer les finances publiques mais le gouvernement s’y refuse jusqu’ici. Ce qui est certain c’est qu’il faudra donner des garanties solides avant le verdict des agences de notation. Fitch ratings et Moody’s son attendus le 26 avril prochain mais c’est surtout Standard & Poor’s qui est guetté le 31 mai 2024.

Une baisse de la note souveraine de la France pourrait causer une flambée des taux d’intérêt. Si cela se produisait le gouvernement aura le plus grand mal à se refinancer sur les marchés et à gérer sa dette déjà colossale, la cinquième de la zone euro. Tout ça c’est du pain béni pour les opposants du président Macron à moins de 4 mois des élections européennes. Selon l’opposition la dégradation de la conjoncture économique n’explique pas tout…

Jamais on n’a eu des chiffres aussi épouvantables“, a commenté la cheffe des députés Rassemblement national, Marine Le Pen, gonflée à bloc par les sondages sur le scrutin européen du 9 juin prochain. Elle pointe les “résultats pitoyables” et “l’incompétence de ce gouvernement dans le domaine financier“.

Même son de cloche du côté du député La France insoumise Adrien Quatennens : “Ces gens-là sont de piètres économistes” qui “ont creusé le déficit et la dette pour faire des cadeaux toujours aux mêmes” et “n’ont pas à donner des leçons aux Français“, a-t-il pesté sur CNews et Europe 1.

Le président du parti Les Républicains, Eric Ciotti, n’est guère plus tendre, il dénonce la “situation dramatique” des finances publiques françaises. Selon le patron de la droite la nation “emprunte le même chemin que la Grèce“, dont l’économie avait périclité au début des années 2010 du fait d’une dette astronomique.

Face à la pluie d’attaques la porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, est montée au front, au terme du Conseil des ministres : “Les coups d’éclat dans les médias, c’est bien. Mais être en cohérence dans les débats à l’Assemblée nationale, c’est peut-être mieux“. Elle s’en est prise à la droite, qu’elle a accusée de multiplier les “propositions” qui “vont dans un sens d’augmenter les dépenses de l’Etat“…

De toute évidence ça ne suffira pas pour marquer des points face à l’opposition, les coups vont pleuvoir et encore plus à mesure que les Français découvrent l’ampleur du désastre budgétaire.

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