Pour la présidentielle de 2027 le dernier sondage donne le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen au coude-au-coude avec celui qui était l’archi favori jusqu’ici, l’ancien Premier ministre Edouard Philippe. Même l’étoile montante du camp présidentiel, le jeune Premier ministre Gabriel Attal, mordrait la poussière au second tour face à Le Pen. Et ne parlons même pas du seul espoir à gauche, Jean-Luc Mélenchon (72 ans tout de même). Mais la France de l’extrême droite, de la toute-puissance du racisme et de la xénophobie, on en a déjà un avant-goût avec ce député RN qui avait jeté à la face d’un autre collègue, en plein Parlement, “Retourne en Afrique“. La France des Le Pen le président du RN Jordan Bardella l’a annoncée en octobre dernier, sur une radio publique et on l’a vue il y a cinq semaines quand un maire s’est fait agresser juste parce que sa fille est métisse. Cette France hideuse on vient encore de la voir avec les ignominies qui ont frappé l’élue parisienne Fatoumata Koné.
Elle ne croyait certainement pas qu’elle verrait de son vivant le pays muer au point que des politiques renvoient à d’autres leurs origines très lointaines. Mme Koné, à la tête du groupe écologiste au Conseil de Paris, a eu le malheur hier mardi dans la soirée de pointer sur le réseau social X l’évacuation musclée d’un campement de jeunes qui seraient des mineurs non accompagnés (MNA), des tentes nichées sous le pont Neuf, au centre de Paris…
C’est alors que Serge Federbusch, qui a porté les couleurs du RN – encore eux – aux municipales de 2020, a répliqué à l’élue, sur X : «Une seule solution, la #Remigration, la tienne comprise». L’homme, qui n’avait recueilli que 1,47% des voix – et heureusement pour l’honneur de la France -, a utilisé à dessein le terme «remigration» car il colle au parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), lequel a évoqué publiquement un plan pour expulser massivement les étrangers et même les citoyens pas assez “assimilés” à son goût.
Mme Koné a reçu ce mercredi le soutien du Conseil de Paris, la maire Anne Hidalgo s’est insurgée contre un «message tout ce qui a de plus abject, nauséabond». «Je suis née en 1981, j’ai grandi à Paris et je subis du racisme depuis que je fais de la politique, depuis 2014 (…). Je suis née en France, ce n’est pas un sujet pour moi mais un sujet pour beaucoup de gens», a lâché l’élue écologiste, pointant un «racisme exacerbé par l’actualité politique».
Elle a été ovationnée par les membres du Conseil de Paris, toutes sensibilités confondues. «Ces propos tombent sous le coup de la loi», a commenté le Préfet de Police Laurent Nuñez, qui dénonce une attaque «haineuse et odieuse». En dépit de ce soutien Mme Koné l’a interrogé sur l’intervention des forces de l’ordre, qui a «détruit un campement de réfugiés avec une violence inouïe». Le préfet a répondu ceci : «Je ne rougis pas de ce que j’ai fait», arguant qu’il a stoppé la «constitution d’un campement précaire».
Le Préfet de Police dément avoir procédé à un «nettoyage social» dans la perspective des Jeux olympiques, il a souligné que le gouvernement avait «augmenté de 30% l’effort d’hébergement ces cinq dernières années» et offrirait l’hébergement à 120 000 personnes chaque soir en Île-de-France. Dans ce sens la mairie de Paris a décidé de mener sa propre barque avec une batterie de mesures pour soulager les étrangers en situation précaire. Donc on n’a pas fini d’entendre parler de ces sujets qui déchaînent les passions et des débordements xénophobes qui vont avec.
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