C’est un Emmanuel Macron gonflé à bloc, en tout cas en apparence, qui a reçu hier mardi dans la soirée les membres de son gouvernement et leurs conjoints, au palais de l’Elysée, pour un pot. Evidemment le remaniement ministériel que tout le monde susurre était dans tous les esprits, mais le président de la République a soigneusement enjambé le sujet qui agite ses ministres – qui partira, qui reste ? – et les commentateurs de la vie politique. Les urgences sont ailleurs pour Macron…
D’abord féliciter son équipe, après une année de dur labeur, «très chargée» et annoncer à qui veut l’entendre – surtout ses opposants, nombreux – que des “réformes décisives” seront mises en branle dès “la rentrée“, a appris BFMTV de la bouche de ceux qui ont assisté au diner.
“Là où on nous prédisait le pire, le gouvernement a mené beaucoup de réformes qui étaient envisagées par certains, décalées par d’autres, impensables pour beaucoup“, a clamé Macron. “On a fait bouger les choses, des retraites au marché du travail. On a pris des grandes mesures sur l’emploi, l’énergie ou la transition écologique. On a porté de grandes réformes“, a-t-il ajouté.
Tout le monde sait qu’il n’a pas pu oublier le fracas de l’opposition très forte de la grande majorité des Français à ses projets, notamment la réforme des retraites et son passage en force au Parlement avec l’article 49,3. Au moins dernier ils étaient encore 64% à se prononcer pour son abrogation, d’après un sondage Elabe…
Mais pour le chef de l’Etat l’important est de marteler ses percées, grâce surtout à l’usure de ses opposants et de gagner la bataille psychologique qui lui permettra d’engranger d’autres succès dans ses réformes.
“On peut collectivement être très fiers de ce qui a été fait ces derniers mois. L’année a été très chargée“, a répété le président de la République. Puis place au cap pour la rentrée : “Beaucoup de réformes décisives (…). Les choses ne seront pas plus simples à la rentrée prochaine car la vie politique française ne se simplifiera pas“, a-t-il averti…
“Mais nous continuerons car il faut avoir beaucoup de calme, de persévérance et de constance dans l’action que nous conduisons“, a-t-il ajouté en guise de conclusion.
Parmi ces chantiers difficiles il y a les vacances scolaires, que Macron trouve trop longues et néfastes pour le niveau de l’Education en France, en comparaison avec les voisins européens. En attendant les combats de la rentrée certains de ses ministres ont entonné hier soir dans les jardins de l’Élysée la célèbre chanson «Les lacs du Connemara», de Michel Sardou, histoire de s’auto-motiver…
La petite fête s’est achevée après minuit. “Il y avait un côté fin de colo avant de se séparer“, a confié un des participants. Combien d’entre eux garderont leurs postes à la rentrée ? Nul ne le sait, à part Macron et la Première ministre Élisabeth Borne. Ce qu’on sait c’est que cette dernière restera mais qu’elle a émis le vœu de procéder à “des ajustements” dans son gouvernement.
“Elle les proposera au président de la République cette semaine“, selon une source dans le cercle de Borne. Ce qu’on sait aussi c’est que Macron devrait parler aux Français – ce qu’il n’a pas pu ou voulu faire le 14 juillet – avant dimanche, avant son voyage en Nouvelle-Calédonie…
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