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France-14 juillet : La fête est déjà gâchée, 130 000 agents dans les rues et pas de discours présidentiel

France-14 juillet : La fête est déjà gâchée, 130 000 agents dans les rues et pas de discours présidentiel

Le président Emmanuel Macron n’a jamais été fan des allocutions du 14 juillet, surannées et démonétisées à son goût ; il n’en a fait que deux : en 2020, en pleine pandémie du Coronavirus et en 2022, pour donner un coup de fouet à son second quinquennat. Cette année aussi on ne l’entendra pas, il préfère s’adresser aux Français dans un autre format, “dans les prochains jours“, a fait savoir l’Élysée ce mercredi matin.

Pourtant le chef de l’Etat avait donné rendez-vous aux citoyens pour faire le bilan des cent jours d’apaisement, mais les violences sans précédent suite au décès du jeune Nahel ont changé la donne. Une prise de parole dans un contexte aussi délétère serait peut-être contre-productif…

Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, avait annoncé la couleur en indiquant que Macron “aurait l’occasion de revenir” sur les avancées des 100 jours dans les conditions qu’il “souhaite“. Donc les explications de texte sur la “feuille de route“, notamment la très polémique loi sur l’immigration et “la planification écologique“, attendront.

Rien n’est acquis, on reste sur la corde raide. Le président parlera quand il sentira que c’est le bon moment“, argue François Patriat, le chef des sénateurs macronistes. Il est vrai que la conjoncture est tout sauf apaisée, surtout depuis le 27 juin, point de départ des 5 jours d’émeutes qui ont transfiguré le pays, durablement.

Les autorités s’attendent à de l’agitation les nuits des 13 et 14 juillet. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a dévoilé ce mercredi après-midi un impressionnant déploiement : “130.000 policiers et gendarmes dont 45.000 chaque soir spécialement équipés pour lutter contre les violences urbaines“…

Le RAID, la BRI, le GIGN, des hélicoptères de la gendarmerie et des drones seront aussi de la partie, a ajouté le ministre, le “même modus operandi que lors des émeutes”. La Première ministre Élisabeth Borne a donné son feu vert pour le déploiement de véhicules blindés.

Le renseignement territorial alerte sur un regain de violences urbaines après l’accalmie des derniers jours. Mais Darmanin affiche “une grande fermeté à l’endroit de ceux qui veulent gâcher cette fête nationale” dans “ce contexte exceptionnel“.”Le choix que nous avons fait (…) c’est le maintien de l’ensemble des festivités, le 13 et le 14 juillet, y compris les concerts et les feux d’artifice“, martèle le ministre.

Avant cela ses services ont pris soin de faire place nette : “150.000 artifices et mortiers illégalement détenus ont été saisis depuis le 30 juin et des commerces qui les vendaient illégalement ont été fermés“, a précisé le ministre ce mercredi…

Bref, quoi qu’en disent les autorités, ce sera tout sauf une ambiance de fête. Quelque chose s’est brisé net le 27 juin dernier, emporté par le décès de Nahel qui a traumatisé une partie de la société et une réponse sécuritaire, à elle seule, ne soignera pas le mal. Le pays attend un examen de conscience national et les réponses de fond promises par Macron. Son deuxième et dernier mandat devra revoir les priorités.

 

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