Monde

France-Retraites : la Borne socialiste refait surface, elle lâche publiquement Macron

France-Retraites : la Borne socialiste refait surface, elle lâche publiquement Macron

Le président Emmanuel Macron a certainement compris qu’il y a eu un basculement depuis le passage en force au Parlement pour imposer la réforme des retraites. Il a sans doute compris que même le quitus du Conseil constitutionnel ne résorbera pas la cassure entre l’exécutif et les citoyens. Mais il ne le dit pas, embarqué dans d’autres grands chantiers du côté de la Chine. La Première ministre Elisabeth Borne elle met les pieds dans le plat, une sortie qui tranche avec le jusqu’au-boutisme de Macron. Ce dernier l’a-t-il mandatée pour amorcer le virage de “l’apaisement” ou Borne a-t-elle pris ses responsabilités au nom de son pedigree socialiste (elle appartenait au cercle de l’ancien maire de Paris Bertrand Delanoë) ?

La Première ministre avait endossé l’article 49,3 qui agite les Français depuis le 16 mars dernier, elle avait même mis sur la table son départ pourvu que l’attelage gouvernemental passe. La musique est toute autre ce vendredi 7 avril. “Nous devons être extrêmement attentifs à ne pas brusquer les choses, il faut laisser reposer. Le pays a besoin d’apaisement“, a-t-elle dit.

A ce stade la question n’est plus l’usage du 49,3 parce que la Première ministre n’a pas pu contourner le scénario catastrophe en bâtissant une majorité – avec la droite – pour voter ce texte, comme le lui a demandé le chef de l’Etat. Dans tous les cas le refus massif des citoyens face au recul de l’âge de départ à la retraite – 64 ans au lieu de 62 – serait resté une constante. Donc ce n’est pas Borne qui a échoué, c’est la société qui rejette cette loi.

Il ne faut pas que les syndicats sortent humiliés de cette séquence“, a déclaré la Première ministre dans Le Monde et Le Point. “Avant d’aller chercher des alliés pour voter les textes, c’est important que l’on dise où l’on veut aller. Il faut redonner du sens et du souffle à l’action. Je ne suis pas simplement là pour administrer le pays“, ajoute-t-elle.

Elle prend clairement ses distances et l’assume publiquement, loin de la posture guerrière du président de la République sur le dossier des retraites. Beaucoup disaient que Borne n’allait pas faire long feu à Matignon, les bruits montent en intensité du côté du palais de l’Elysée…

Le président de la République coordonne avec la Première ministre. Le cap a été donné par le président de la République lors de son interview du 13 heures sur France 2 et TF1“, a rétorqué la présidence de la République. Une manière de fermer la porte aux états d’âme de Borne. Suffisant pour alimenter les rumeurs sur sa prochaine disgrâce.

En tout cas la Première ministre ne veut pas en “faire une question de personne“, mais précise tout de même ceci : “On sort d’une opposition frontale. Le pays est en état de sidération, les gens sont un peu K.-O., il faut respecter un temps de décantation. Ce n’est pas le moment de donner des coups de volant“…

Une manière de dire que la sacrifier ne sera pas chose aisée dans la conjoncture actuelle et que de toute façon ça ne réglera pas les problèmes du pays.

On sera plus prudents pour l’avenir“, conclut-elle. Elle parle sans doute de la gestion des autres dossiers sur son bureau. Un engagement public qu’elle devra tenir… elle ou son successeur.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut