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France : Une centaine de délinquants étrangers expulsés chaque semaine, Rabat et Alger collaborent activement en échange des visas

France : Une centaine de délinquants étrangers expulsés chaque semaine, Rabat et Alger collaborent activement en échange des visas

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin l’avait annoncé dans les heures qui ont suivi l’attaque terroriste dans un collège à Arras, dans le Pas-de-Calais ; le virage a été confirmé par le chef de l’Etat, Emmanuel Macron. Depuis l’exécutif carbure, les services de police et la justice aussi. Une centaine de délinquants étrangers sont rapatriés chez eux chaque semaine. Que dire après l’adoption du Projet de loi sur l’immigration, que le Sénat, contrôlé par la droite – Les Républicains -, durcira considérablement dit-on avant son usinage par l’Assemblée nationale…

D’après France Info la cadence des expulsions d’étrangers délinquants et étiquetés dangereux affole les compteurs depuis l’assassinat de Dominique Bernard, professeur de français, le 13 octobre dernier. Le meurtrier, Mohammed Mogouchkov, mis en examen le 17 octobre, était en situation irrégulière sur le sol français mais inexpulsable. Lui peut-être non, pour le moment, mais les autres si.

Les expulsions ont bondi de 30% entre le 13 octobre et le 13 novembre. En moyenne l’Hexagone met dehors une centaine d’individus chaque semaine, contre 70 avant l’attaque d’Arras. Pour rappel Darmanin avait prôné la tolérance zéro – comme son mentor et inspirateur Nicolas Sarkozy : «La ligne […] est extrêmement claire (…). Identification partout sur le territoire national de ceux qui sont dangereux, retrait systématique du titre de séjour pour ceux qui sont étrangers, expulsion systématique de tout étranger […] en effet considéré comme dangereux par les services de renseignements».

Jusqu’ici Paris butait sur l’écueil des laissez-passer consulaires des pays d’origine. Mais depuis plusieurs semaines l’Algérie et le Maroc ne traînent plus les pieds pour délivrer les fameux documents sans lesquels aucune expulsion n’est possible juridiquement. Le tour de vis sur les visas décrété par le président Macron en septembre 2021 a ramené les partenaires du Maghreb à de meilleurs sentiments même si pas ailleurs les relations sont très tourmentées, aussi bien avec le Maroc qu’avec l’Algérie.

Toujours est-il que les expulsions battent des records en France. Ce n’est pas pour rien qu’hier lundi 13 novembre l’ambassade française au Maroc a claironné un retour à la normale sur la délivrance des visas. La collaboration de Rabat a un prix, c’est celui des visas. La bravade des autorités marocaines a ses limites. Pas question d’entraver la circulation des élites du pays qui ont leurs habitudes à Paris et ailleurs en Europe…

Par contre ce sera l’enfer pour les étrangers que la France ne souhaite pas garder sur son territoire. Depuis la tragédie d’Arras le ministre de l’Intérieur rend compte presque tous les jours sur les expulsions d’étrangers catalogués comme dangereux. Darmanin en a annoncé 13 pour la seule journée du 9 novembre et une dizaine pour les 10 et 11 novembre. Le 12 novembre dernier la place Beauvau a livré le chiffre de la semaine écoulée : 93 expulsions au total.

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