L’agence de notation américaine Moody’s est formelle : la guerre contre le Hamas, dont on ne voit pas le bout, sape le socle budgétaire de l’État hébreu. “Pour la première fois de son histoire” Israël a vu la note de sa dette descendre d’un cran, passant de A1 à A2, rapporte le journal Ha’Aretz. Le couperet est tombé hier vendredi 9 février. Encore un fardeau que le Premier ministre Benjamin Netanyahu devra porter, en plus des autres tourments qu’il a infligés à son propre peuple et qu’il devra expliquer devant la justice, ce qui explique aussi sa fuite en avant sanglante : Gaza nord, Khan Younès et maintenant Rafah…
“Le conflit militaire en cours avec le Hamas et ses conséquences plus larges augmentent sensiblement le risque politique pour Israël et affaiblissent ses institutions exécutives et législatives ainsi que sa solidité budgétaire”, argue Moody’s dans son communiqué. L’agence pointe par ailleurs l’“affaiblissement de l’environnement sécuritaire”, provoquant “un risque social plus élevé” face à “des institutions exécutives et législatives plus faibles”.
“Il s’agit du premier abaissement de la note du gouvernement israélien depuis que ses obligations ont commencé à être notées par les agences de notation internationales il y a une trentaine d’années”, souligne le journal israélien.
“Les notes de crédit vont de D ou C (pour les échelles S & P et Moody’s) à AAA ou Aaa pour les emprunteurs les plus solides”, rappelle le New York Times. “La note A2 reste une note élevée, mais Moody’s a également noté que les perspectives du pays étaient négatives, en raison des risques sociaux, politiques et économiques liés au conflit avec le Hamas” commente le magazine américain. Pour Ha’Aretz il est donc tout à fait possible que l’agence baisse de nouveau la note de la dette israélienne très prochainement.
L’annonce de Moody’s a secoué la classe politique israélienne. Dans un message posté sur X (ex-Twitter) le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, qui n’a jamais ménagé Netanyahu, est d’avis que cette décision est “une preuve supplémentaire que ce gouvernement ne fonctionne pas correctement et qu’il nuit au public”.
Face au tollé Netanyahu tente de donner le change. “L’économie israélienne est forte. L’abaissement de la note n’est pas lié à l’économie, elle est entièrement due au fait que nous sommes en guerre (…). La note remontera dès que nous aurons gagné la guerre – et nous la gagnerons”, dit le Premier ministre israélien dans un communiqué repris par le quotidien The Times of Israel.
A noter que le même jour où ce coup de massue est tombé Netanyahu a ordonné à son armée de procéder à l’évacuation des centaines de milliers de civils qui ont trouvé refuge à Rafah, à la frontière égyptienne, pour dégager la voie à une opération terrestre qui ravagera tout sur son passage. La communauté internationale est vent debout contre ces crimes massifs annoncés et même le premier soutien d’Israël, les USA, a publiquement condamné cette énième incursion.
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!
Commentaires