Economie

La BAD corrobore le britannique The Economist : 11 pays africains dans le Top 20 Mondial de la croissance dont le Niger, le Sénégal…

La BAD corrobore le britannique The Economist : 11 pays africains dans le Top 20 Mondial de la croissance dont le Niger, le Sénégal…

En novembre 2023 le magazine britannique The Economist avait prédit que 12 pays africains se logeront parmi les 20 pays les plus performants cette année, le dernier rapport du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) sur les «Performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique» confirme la dynamique. En 2024 parmi les 20 pays qui afficheront la croissance économique la plus forte dans le monde 11 seront africains..

La croissance du produit intérieur brut (PIB) réel du continent devrait monter en moyenne à 3,8% en 2024 et 4,2% en 2025. Ces données dépassent les moyennes mondiales évaluées à 2,9% et 3,2%, d’après le document de la BAD. L’Afrique devrait donc demeurer la deuxième région de la planète pour le taux de croissance, après l’Asie.

Les 11 pays africains qui brilleront le plus cette année sont le Niger (11,2%), le Sénégal (8,2%), la Libye (7,9%), le Rwanda (7,2%), la Côte d’Ivoire (6,8%), l’Éthiopie (6,7%), le Bénin (6,4%), Djibouti (6,2%), la Tanzanie (6,1%), le Togo (6%), et l’Ouganda (6%).

«Malgré un environnement économique mondial et régional difficile, quinze pays africains ont enregistré une croissance de leur production de plus de 5%», a souligné le président du Groupe de la BAD, Akinwumi Adesina. Il a ajouté que cela mérite des pools de financement plus conséquents et des actions politiques plus volontaristes pour doper la croissance du continent.

A noter que le rapport «Performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique» (MEO), une publication semestrielle qui sort au premier et au troisième trimestres de chaque année, s’ajoute aux «Perspectives économiques en Afrique» (PEA), orientées sur les sujets de politique émergents décisifs, notamment pour le développement du continent.

Le rapport MEO propose une lecture actualisée, fondée sur des indicateurs probants, les performances macroéconomiques récentes en Afrique et les débouchés à court et moyen terme dans une conjoncture marquée par la volatilité de l’économie mondiale. Mais le nouveau rapport invite à la mesure du fait du contexte mondial et régional : les tensions géopolitiques croissantes, la montée des conflits régionaux et le péril de l’instabilité politique. Tout cela pourrait frapper les flux de commerce et d’investissement et faire durer les pressions inflationnistes.

Toutefois le président de la BAD a indiqué que les déficits budgétaires reculent un peu partout et la relance après la pandémie du Coronavirus a été plus fulgurante que prévu, ce qui a gonflé le matelas des recettes. «Cela a conduit à une stabilisation du déficit budgétaire moyen à 4,9% en 2023, comme en 2022, mais nettement inférieur au déficit de 6,9% enregistré en 2020. Cette stabilisation est également due aux mesures d’assainissement budgétaire, en particulier dans les pays présentant des risques élevés de surendettement», a-t-il dit.

L’économiste en chef et vice-président du Groupe de la BAD, Kevin Urama, a exposé les conclusions phares du rapport. «La croissance des économies africaines les plus performantes a bénéficié d’une série de facteurs, notamment la diminution de la dépendance à l’égard des matières premières grâce à la diversification économique, l’augmentation des investissements stratégiques dans les secteurs de croissance clés, la hausse de la consommation publique et privée, ainsi que des évolutions positives sur les principaux marchés d’exportation», a-t-il indiqué.

«La croissance économique de l’Afrique devrait retrouver une vigueur modérée tant que l’économie mondiale résistera, que la désinflation se poursuivra, que les investissements dans les projets d’infrastructure resteront soutenus et que les progrès en matière de restructuration de la dette et d’assainissement budgétaire se poursuivront (…). La croissance économique de l’Afrique devrait retrouver une vigueur modérée», a ajouté le vice-président de la BAD.

«L’avenir de l’Afrique repose sur l’intégration économique. Nos petites économies ne sont pas compétitives sur le marché mondial. Un marché intérieur africain sain peut assurer une production intra-africaine de produits manufacturés à valeur ajoutée», a commenté l’ambassadeur Albert Muchanga, commissaire au développement économique, au commerce, au tourisme, à l’industrie et aux minéraux de la Commission de l’Union africaine.

Cette année quelque 41 pays africains décrocheront une croissance économique de 3,8% et pour 12 d’entre eux ce taux dépassera de plus d’un point de pourcentage celui de 2023. Mais pour Jeffrey Sachs, directeur du Centre pour le développement durable de l’université de Columbia, des financements abordables à long terme sont indispensables pour que l’Afrique se hisse à une croissance de 7% ou plus par an…

«Le développement à long terme ne peut être basé sur des prêts à court terme. Les prêts accordés à l’Afrique devraient être d’une durée d’au moins 25 ans, voire plus. Les emprunts à court terme sont dangereux pour le développement à long terme. L’Afrique doit agir comme une seule entité, à grande échelle», a-t-il expliqué. Il a également plaidé pour une BAD plus musclée en financements afin de satisfaire les gros besoins du continent.

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