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Niger : Pendant que la CEDEAO et la France maudissent les putschistes ils exportent le pétrole, un premier exploit signé par la Chine

Niger : Pendant que la CEDEAO et la France maudissent les putschistes ils exportent le pétrole, un premier exploit signé par la Chine

Le Syndicat des chefs d’Etat africains – la CEDEAO – lambine et louvoie encore après le coup d’Etat au Niger. Puisque l’intervention militaire pour déloger les soldats putschistes, libérer le président Mohamed Bazoum et le remettre sur son fauteuil n’est plus d’actualité – au grand dam de la France – alors l’organisation fait ce qu’elle peut faire pour sauver la face : les sanctions. Il est question de les maintenir jusqu’à ce que la junte au Niger donne des gages sur la fin de la transition et le retour à l’ordre constitutionnel (oublions Bazoum). Entendez par là les élections et tout le toutim, même si c’est pour poser de gros lapins comme les putschistes maliens. Mais les nouveaux patrons du Niger se moquent royalement de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), de la punition américaine, ils ont les yeux rivés sur la première commercialisation du pétrole brut sur le marché international.

Puisque l’or noir a encore de très beaux jours devant lui – tant pis pour l’environnement et le climat – alors autant mettre sur orbite le pétrole brut nigérien. Cette grande affaire commencera dès janvier prochain, a claironné le nouvel homme fort du pays, le général Abdourahamane Tiani…

Le transport du brut est en cours jusqu’à l’océan Atlantique” et “en janvier prochain (…) nous pouvons espérer les premières sorties de barils du brut nigérien“, a déclaré le général dans un entretien avec la télévision publique. Sur les “90 000 barils” produits “par jour” qui passeront par les ports du Bénin le Niger encaissera 25,4% des revenus, ce qui fait “22.860 barils par jour“, a-t-il indiqué.

A noter que le pétrole brut transitera par Agadem (sud-est) jusqu’au Bénin voisin à travers un oléoduc en place début novembre dernier, un chantier piloté par le Premier ministre civil installé par les militaires, Ali Mahaman Lamine Zeine. Rappelons que les frontières entre le Niger et le Bénin sont bouclées depuis l’instauration des sanctions de l’organisation régionale suite au coup d’État du 26 juillet 2023. Mais manifestement le pétrole n’est pas concerné par ce tour de vis.

Avec cet oléoduc d’une envergure de près de 2000 km, le Niger, pays enclavé et qui souffre d’une pauvreté endémique, pourra vendre pour la première fois son brut sur le marché mondial, par le biais du port de Sèmè au Bénin. Globalement 6 milliards de dollars ont été injectés dans ce projet, dont 4 milliards pour monter le niveau des champs pétroliers (gisement d’Agadem) et 2,3 milliards pour bâtir l’oléoduc, d’après le gouvernement nigérien.

Grâce à ces investissements la production pétrolière du Niger s’est hissée à 110 000 barils par jour, dont 90 000 barils dédiés à l’exportation, avec le concours de la China National Petroleum Corporation (CNPC). Mais Niamey ne s’arrêtera pas là, le général Tiani a annoncé la construction d’une deuxième raffinerie, avec des partenaires étrangers qu’il n’a pas souhaité dévoiler. Mais il y a de fortes chances que la Russie soit de la partie.

Les réserves du Niger, selon les indicateurs officiels, “tournent autour de deux milliards de barils” a souligné le chef de la junte. D’après les prévisions le pays produira 200 000 barils par jour à l’horizon 2026.

 

 

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