Politique

«  La transe collective » , par Mustapha Kamel Nebli

«  La transe collective » , par Mustapha Kamel Nebli

Mustapha Kamel Nebli sort de son silence et signe une tribune qui , en temps «  normal » , aurait passée pour un avertissement, un cri d’alarme. Mais dans les conditions actuelles et le marasme que vit le pays, tout le pays, cette grande signature est à proprement parler un cri de détresse.

Connaissant la grande discrétion et la parcimonie des mots de l’ancien gouverneur de la BCT et du jeune ancien ministre du Plan et  son flegme pour ainsi dire britannique, ce cri est avant tout un appel à la Raison tant qu’il est un tant soit peu temps de sauver la  Tunisie, l’État.

Il ne cite aucun chiffre. Pour le grand économiste qu’il est , ce n’est pas anodin. Ni fortuit. Les chiffres, tout le monde ou presque les connait. Il a depuis longtemps fait son diagnostic, nous avait prévenu, avancé quelques «  pistes » pour une sortie de crise…

Non, il a choisi d’être sur un autre registre, celui de l’émotionnel. En espérant que la Raison ait enfin raison de l’émotionnel et du stérile babillage.  Il a fini par comprendre que la société post révolution est traumatisée et qu’elle souffre depuis d’une sorte de schizophrénie.

Il pointe du doigt toutes les désillusions, les solutions «  miracles » portées par des discours populistes et des fois encore, par un discours hors sol, absolument déconnecté de la réalité.

Mustapha Kamel Nabli qui a le sens des mots signe une tribune avec pour titre «  La transe collective ». Dont un  petit extrait :«  En masquant les difficultés, les contraintes, les choix, les arbitrages ; en marginalisant la rationalité, la rigueur et la compétence, on finit par voir se développer la haine et l’invective, la division et la stigmatisation comme seuls mécanismes d’interaction sociale… Il ne reste plus alors qu’un pas à franchir vers les conflits, vers la violence, vers le désordre et la décomposition de la société et de l’État ». Se pose, en filigrane, les sempiternelles questions : le comment, le quoi et l’avec qui ? 

Il n’y a pas péril en la demeure. Pis, le feu est à la maison.

Jawhar Chatty

 

 

 

 

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