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Le Maroc va encore s’endetter alors qu’on est déjà à 70,6% du PIB

Le Maroc va encore s’endetter alors qu’on est déjà à 70,6% du PIB

Beaucoup d’investissements étrangers, sans doute, mais aussi beaucoup de dette publique, beaucoup trop, 70,6% du PIB en 2023 selon le FMI. Le royaume pourrait y retourner très prochainement. Je parle du marché international… pour encore s’endetter. Officiellement pas d’affolement, il est question de diversifier les sources de financement, de consolider les réserves de change et de subventionner des méga-projets qui entraîneront une dynamique nationale. Soit, mais tout de même est-ce bien raisonnable quand on sait que les taux d’intérêts explosent sur le marché mondial de la dette ?

La ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah, qui en sait un rayon sur les roadshow pour ramener des sous, a confié à Bloomberg que le Maroc songe sérieusement à une nouvelle sortie sur le marché international. Une information ébruitée le 6 mai par le ministre délégué de l’Investissement. Le but de la manoeuvre est d’assurer l’assise fiscale du pays et améliorer le cadre des investissements pour franchir des paliers supérieurs…

«En plus de permettre la diversification des sources de financement et le renforcement des réserves de change, les fonds levés pourraient aider au financement des méga-projets nationaux, stimulant ainsi la croissance à long terme», a précisé la ministre, citée par Les Inspirations Eco ce vendredi 24 mai.

Elle n’a aucun doute sur la trajectoire économique et la posture financière du Maroc pour capter des investissements étrangers. Il est vrai qu’en 2023 le royaume a engrangé 2,5 milliards de dollars d’investissements directs étrangers, une hausse de 15% en comparaison avec 2022. Cette donne illustre la confiance qu’inspire le pays. Et puis il y a les prévisions économiques pour cette année, très bonnes : Une croissance de 4% du PIB, portée par des investissements dans les infrastructures et l’industrie.

Reste les gages qu’attendent les investisseurs étrangers sur les réformes fiscales enclenchées et la stabilité économique dans la durée. Par ailleurs il ne faut pas minorer qu’une sortie sur le marché international «pourrait augmenter le ratio de la dette publique par rapport au PIB et le coût d’emprunt pourrait s’avérer élevé si les conditions du marché n’étaient pas favorables. Ceci en plus du fait que les agences de notation pourraient trouver à redire en matière de perception du risque souverain».

Rappelons que la dernière émission d’obligations internationales s’était soldée par une collecte de 3 milliards de dollars. L’opération avait été accueillie par l’engouement des investisseurs internationaux, en dépit de la conjoncture économique mondiale tourmentée par la pandémie du Coronavirus. Les fonds ramassés avaient servi à financer le dispositif de relance économique et muscler le système de santé publique…

Le prêt devait aussi permettre de varier les sources de financement du pays pour justement diminuer à terme la dépendance du Budget national des financements nationaux et de l’aide internationale. Si on y retourne c’est que quelque chose a cloché, c’est que des engagements n’ont pas été tenus, c’est que les résultats ne sont pas au rendez-vous. Alors attention au poison de la dette, il y a un seuil que les moyens effectifs de remboursement ne peuvent pas dépasser, un fardeau que les générations futures ne pourront pas porter, surtout dans un contexte mondial qu’il est impossible de cerner.

 

 

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