Après la mésentente suite au revirement de l’Allemagne sur l’épineux dossier du Sahara occidental, Berlin et Rabat redémarrent en fanfare. La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, est en ce moment même au Maroc pour un voyage aux gros enjeux. La première puissance économique européenne, frappée de plein fouet par la crise provoquée par la guerre en Ukraine, n’a plus les moyens de se fâcher avec Rabat. Ça tombe bien, les Marocains aussi, touchés par une chute drastique de la croissance économique, cherchent de l’oxygène…
La cheffe de la diplomatie allemande est essentiellement à Rabat pour régler les détails de la haute commission mixte, axée sur le partenariat dans les énergies renouvelables et les investissements. L’hydrogène sera un des dossiers clés de ce voyage. En effet l’Allemagne, martyrisée par la baisse drastique du gaz fourni par la Russie, accélère la cadence vers l’énergie verte, domaine dans lequel le Maroc réalise des prouesses. A noter que les Allemands ont lancé hier la première ligne ferroviaire qui carbure entièrement à l’hydrogène, une première mondiale.
Par ailleurs Berlin envisage de capitaliser sur la situation géostratégique du Maroc et son rayonnement politique et diplomatique en Afrique. «Après la pandémie de Covid, les pays européens ont pris conscience de la nécessité de relocaliser leurs usines installées en Asie pour des régions plus proches». Le Maroc est taillé pour capter les flux des investissements allemands . «C’est non seulement une porte d’entrée en Afrique, mais aussi, une alternative pour l’approvisionnement et la production de biens pour ses partenaires», rapporte le journal L’Economiste.
A noter que les exportations du Maroc vers l’Allemagne montent à 1,4 milliard d’euros, alors que le volume des importations atteint 2,2 milliards d’euros (les données de 2021). L’Allemagne occupe le 5ème rang des partenaires commerciaux du royaume, après l’Espagne, la France, la Chine et les USA.
Quant aux investissements allemands au Maroc, de 213 millions d’euros en 2015 ils ont fait un bond jusqu’à 1,3 milliard d’euros en 2020. Les entreprises allemandes opérant au Maroc ont été multipliées par deux durant cette période pour atteindre la centaine. Ces entreprises offrent 35 000 emplois directs au Maroc…
Les projets en gestation entre les deux pays permettront d’aller bien au-delà de ces chiffres.
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