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Maroc : Le déballage explosif du journal français Le Monde sur la pauvreté dans le Royaume ne plaira pas au Souverain

Maroc : Le déballage explosif du journal français Le Monde sur la pauvreté dans le Royaume ne plaira pas au Souverain

Les grandes sociétés marocaines vont bien et décrochent de gros marchés à l’international, la diplomatie économique du royaume signe des performances à l’étranger, le PIB du pays est à un niveau très respectable, etc. Mais il y a un os, un gros : la ventilation de la richesse nationale, sa distribution. Les Marocains ne s’y retrouvent pas. Le PIB par habitant est à peine de 10 460 dollars, moins que celui de la Tunisie qui au moins a l’excuse des déboires post-révolutionnaires, et ce n’est pas peu. De toute évidence le Maroc d’Aziz Akhounnouch ne va pas bien, pas bien du tout, en tout cas pas pour les citoyens lambda…

Akhounnouch n’a tenu aucune de ses promesses

La pauvreté endémique au Maroc est un vieux problème que les autorités tentent de juguler, avec de maigres résultats jusqu’ici. Mais quand c’est le journal français “Le Monde” qui la met en relief et la jette à la face du gouvernement forcément ça ne plait pas au roi Mohammed VI dont on connait les bisbilles avec la France. En fait ce n’est pas tant le souverain que le Premier ministre qui cristallise les critiques.

Aziz Akhounnouch a été installé par le roi en septembre 2021 après le triomphe de son parti aux élections législatives. Il avait fait de l’emploi et du pouvoir d’achat le socle de l’action gouvernementale. «Etat social», disait-il, avec des «engagements» forts parmi lesquels la création d’au moins un million d’emplois nets, l’émergence d’une vraie classe moyenne agricole et un million de familles extraites de la pauvreté.

A l’arrivée on a un chômage à un niveau sans précédent depuis près de vingt ans, avec un taux qui titille les 14% au troisième trimestre et plus de 1,6 million de citoyens sur les carreaux. Et que dire du pouvoir d’achat, malmené par l’inflation. L’indice des prix des produits alimentaires a évolué de 11% l’an dernier et affichait en octobre dernier une hausse de près de 9% sur les douze derniers mois, d’après le Haut-Commissariat au plan (HCP).

Avec un revenu mensuel médian par ménage aux alentours de 5000 dirhams (456 euros), dont plus du tiers est mangé par l’alimentation, les sujets de Sa Majesté ne voient plus le bout du tunnel. Par exemple le prix du kilo de pommes de terre a été multiplié par deux depuis 2021, celui des tomates par trois. Le taux de pauvreté est remonté «au niveau de 2014», lâche le journal français et à la place du million d’emplois promis par Akhannouch le pays en a perdu 300 000.

Un Premier ministre de plus en plus riche, des citoyens de plus en plus pauvres

Il est vrai que le Premier ministre n’a pas été aidé par la conjoncture internationale, très âpre : la crise planétaire du Coronavirus et la guerre en Ukraine qui n’en finit pas. S’y ajoute le conflit au Proche-Orient dont personne n’est capable de prédire les développements et l’issue. Mais les Marocains auraient certainement été plus magnanimes avec Akhannouch s’il n’y avait pas eu tous ces «conflits d’intérêts», s’il n’avait pas profité de la crise pour s’en mettre plein les poches.

On vous en parlait déjà en août 2022, les accusations montent en intensité. Le Premier ministre businessman, l’un des riches du pays, ploie sous les attaques. Alors que tous les indicateurs macroéconomiques sont “au rouge” et que le secteur agricole, qui pèse lourd dans le PIB, se débat dans une sécheresse historique les “petites affaires” de Akhannouch se portent comme un charme, surtout ses profits colossaux avec sa société Afriquia en pleine flambée des prix du pétrole.

Mais tout a une fin et là ça sent sacrément le roussi pour le Premier ministre. Le sulfureux dossier des «pétroliers» est sur toutes les lèvres. Comment peut-on passer l’éponge sur ces accusations alors qu’on connait le poids des tarifs de l’alimentation et des carburants dans l’inflation qui pourrit la vie des Marocains ? 9 entreprises du secteur de l’énergie, dont Akwa, détenue par Akhannouch, se seraient liguées pour imposer les prix des carburants…

Les fraudeurs ont été condamnés à une amende de 1,84 milliard de dirhams. Et ce n’est pas tout : le Premier ministre devra aussi s’expliquer sur l’attribution du marché d’une grande station de dessalement d’eau de mer, à Casablanca, à un consortium dont fait partie une de ses sociétés, Afriquia Gaz. Comment après tout ça expliquer aux citoyens que Akhannouch reste l’homme de la situation ? Nous posons la question au roi…

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