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Quand Abdelkefi rappelle à Saied qu’il aurait dû le mettre à la Kasbah

Quand Abdelkefi rappelle à Saied qu’il aurait dû le mettre à la Kasbah

Le président d’Afek Tounes, Fadhel Abdelkefi, est décidément très actif en ce moment. Et évidemment à chacune de ses sorties il étrille le gouvernement et son patron, le chef de l’Etat, Kais Saied. C’était le cas le 27 avril dernier. Il remet ça ce mercredi 17 mai sur une radio privée, avec toujours le même angle d’attaque, la situation économique, avec un biscuit que lui offre l’actualité : La décision de la Banque centrale de Tunisie (BCT) de faire monter de 75 points son taux directeur pour contrer l’inflation…

D’après le leader d’Afek Tounes et ancien ministre du Développement la BCT fait fausse route. Selon lui l’institution fait une erreur de diagnostic des maux du pays, ce qui illustre les divergences entre les membres du gouvernement sur les indicateurs…

Il a insisté sur l’urgence de dire aux citoyens toute la vérité sur les périls économiques. Il a pointé le flou qui entoure les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI), comme si on avait affaire à un «secret d’Etat».

S’agissant du gel des salaires et des recrutements dans la Fonction publique, une des deux conditions posées par le FMI pour sceller rapidement un accord, Abdelkefi est d’avis que ça ne passera pas. Idem pour la privatisation des entreprises publiques, qui ne trouveraient pas preneurs en l’état ; pour intéresser des investisseurs il faut au préalable qu’elles soient restructurées a dit l’ancien ministre…

Même tonalité pour la deuxième exigence forte du FMI : La révision du système de subventions. «Personne n’est en mesure non plus d’activer le levier de la révision du système des compensations vu la situation économique», a lâché le président d’Afek Tounes…

Il a martelé qu’il faut se poser les bonnes questions, notamment le rôle économique que doit jouer l’Etat. “Il faut parler avec l’Union générale tunisienne du travail (UGTT)», a-t-il dit, indiquant que le modèle économique porté par la Centrale syndicale pourrait être appliqué dans tout l’appareil étatique; ça fera très plaisir à Noureddine Taboubi, lui qui vient de descendre en flammes tout le gouvernement justement au motif qu’il n’a pas de solutions pour le pays…

Abdelkefi est revenu sur les attaques contre le secteur privé et l’administration tunisienne, responsables selon lui de la panne de l’investissement. Il a redit que «la Tunisie est un petit bateau manœuvrable” qui peut-être remis à flot “en deux ou quatre ans». De là à dire que l’ancien ministre se positionne comme le capitaine que le pays cherche désespérément il n’y a qu’un pas que nous franchirons allègrement…

Ce que dit Abdelkefi est certes frappé au coin du bons sens, c’est indéniable, mais vu d’ici on y voit aussi des relents de règlements de compte avec le chef de l’Etat. Rappelons que ce dernier avait mis son veto sur la nomination du président d’Afek Tounes à la Kasbah alors qu’il était en pole position sur la liste des Premiers ministrables. Il ne l’a certainement pas digéré. Mais peut-être qu’il aura sa revanche vu que son parti est certain de rafler les prochaines législatives et de s’offrir une chance d’imposer une cohabitation à Kais Saied. Ce n’est pas ce que disent les sondages – ils donnent tous Abir Moussi vainqueur – mais après tout peut-être qu’Akek a ses propres radars…

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