C’est peut-être le début de la fin d’un scandale géologique qui a longtemps collé à la peau de la République démocratique du Congo (RDC) : un pays aux sous-sol gorgés de richesses de toutes sortes – surtout les métaux rares que s’arrachent les grandes puissances – mais dont ses enfants ne profitent pas. Justement les Chinois, avec quelque 17 grosses sociétés qui ont la main sur les filons les plus juteux de la RDC, sont les plus avantagés par les méga contrats miniers. Le président Félix Tshisekedi avait fait de la renégociation de ces documents une priorité de son premier mandat. La victoire est venue dans le second…
Après sa réélection triomphale aux élections du décembre dernier le chef de l’Etat a annoncé la bonne nouvelle lors de son investiture en grande pompe dans la capitale, Kinshasa, au stade des Martyrs, archi plein (80 000 places assises). Dans le cadre de la renégociation du contrat «mines contre infrastructures» avec la Chine la RDC encaissera prochainement un pactole «qui devrait atteindre un montant global de 7 milliards de dollars américains», a indiqué Tshisekedi le 20 janvier 2024, devant des Congolais forcément conquis avec la fin de cette injustice qui n’a que trop duré.
Rappelons que le contrat «mines contre infrastructures» a été signé en 2008, sous l’ère Joseph Kabila (il a régné de 2001 à 2019) et depuis le pays le traîne comme un boulet. L’actuel président a pris en main ce dossier dès son élection, en 2019. En mai 2023 il s’est rendu à Pékin pour plaider sa cause auprès du président Xi Jinping et son activisme a fini par payer. Il n’est pas exclu que d’autres victoires suivent quand on connait la détermination de l’actuel président.
A noter que l’accord paraphé en 2008 portait sur 6 milliards de dollars, une broutille au regard de ce que les ressources minières congolaises rapportent aux ténors chinois. Avec 7 milliards de plus on se rapproche d’un seuil équitable pour les deux parties et la RDC pourra se dégager des ressources supplémentaires afin de financer son développement…
D’après un rapport de l’Inspection générale des Finances la partie chinoise n’a injecté que 822 millions de dollars dans les infrastructures alors que le contrat de 2008 mentionnait 3 milliards pour des hôpitaux, des routes et des chemins de fer. Un crime contre la RDC quand on sait que les sociétés chinoises ont collecté 10 milliards de dollars de bénéfices.
Le chef de l’Etat n’a pas donné des indications sur les modalités de ces recettes additionnelles conclues avec la Chine, par contre il a confié lors de son allocution d’investiture que les fonds seront affectés au désenclavement du pays. Le moins qu’on puisse dire est que Tshisekedi démarra en fanfare son deuxième et dernier mandat (en vertu de la Constitution). En route vers un nouveau partenaire assis sur beaucoup de pétrodollars : l’Arabie saoudite…
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