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Si après tout ça Imed Hammami n’est pas nommé ministre alors là…

Si après tout ça Imed Hammami n’est pas nommé ministre alors là…

Avec la mauvaise surprise que lui concoctent les syndicats de la Télévision et de la Radio nationales, le chef de l’Etat, Kais Saied, aura besoin de plus d’un avocat pour porter sa voix dans la perspective des élections législatives du 17 décembre. Le président de la République peut compter sur le mouvement du 25 juillet, en dépit de ses contorsions et reniements ; sur le Mouvement Echaab mais surtout sur l’ex-responsable du mouvement Ennahdha et ancien ministre Imed Hammami. Officiellement il n’appartient pas au camp de Saied puisque ce dernier n’en a pas, officiellement, mis à part le peuple je veux dire. Mais cela n’empêche pas Hammami de se dépenser sans compter dans la démolition des anti-Saied, en rêvant peut-être d’un destin ministériel, comme Brahim Bouderbala

Imed Hammami avait pointé dernièrement l’excès de libertés en Tunisie, surtout le boulevard ouvert aux syndicats, il a remis ça ce jeudi 15 décembre sur une radio privée. Cette fois l’attaque cible nommément l’UGTT (Union générale tunisienne du travail). L’ex-nahdhaoui est d’avis que la centrale syndicale est passée d’une posture de sagesse à un discours belliqueux. Il a ajouté que le but de Noureddine Taboubi et compagnie est de torpiller les discussions entre le FMI et la Tunisie. Mais qu’in fine l’UGTT sera la première à pâtir de ce changement de positionnement…

Dans un deuxième temps ce sont les Tunisiens qui payeront les pots cassés. Entendez par là que si les citoyens laissent la joyeuse bande de Taboubi saboter les négociations avec le principal bailleur de la Tunisie, il ne faudra pas venir pleurer après quand les contrecoups financiers et économiques frapperont.

Sur un tout autre registre, l’ex-responsable d’Ennahdha a donné son sentiment sur la prestation de Kais Saied à Washington, face au secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken. Il soutient que le président tunisien n’a pas flanché et a fermement défendu ses orientations. Imed Hammami a réaffirmé que l’Etat était dans une déliquescence avancée avant le 25 juillet 2021, même si un remaniement ministériel s’impose dans la conjoncture actuelle…

Bon, le département d’Etat américain n’a pas du tout la même lecture des événements mais cela ne troublera pas outre mesure les partisans de Saied et leur nouveau porte-drapeau, Imed Hammami…

Autre saillie de ce dernier, assez surprenante il faut le dire : l’amélioration de la situation économique. Il a ajouté que c’est la perception qu’en a le citoyen tunisien qui est négative, mais d’après lui il y a des avancées notables. Il s’en est ensuite pris aux experts en économie, qui prennent des postures politiques selon lui ; il leur suggère d’assumer et de descendre dans l’arène politique. Il a ajouté qu’il ne faut pas dramatiser autour du FMI et que ce n’est pas l’alpha et l’oméga, la Tunisie peut très bien se tourner vers d’autres partenaires…

Puis il a précisé sa pensée en laissant entendre que l’Arabie saoudite serait une des alternatives. Ce qui ne l’empêche pas de revenir sur le FMI en indiquant que ce n’est pas une fin de non recevoir, mais simplement un report de la validation de l’accord de prêt le temps que la Tunisie arrange ses petites affaires, notamment la publication de la Loi de finances 2023. Un dossier sur lequel le FMI n’a pas son mot à dire et que Tunis peut exécuter jusqu’au dernier jour de l’année, toujours selon lui…

 Bref, il y a à boire et à manger dans la sortie de Imed Hammami.

 

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