A la une

La dernière digue de Saied saute : le Mouvement du 25 juillet dit STOP

La dernière digue de Saied saute : le Mouvement du 25 juillet dit STOP

Le mouvement Echaab, un soutien notoire du chef de l’Etat, a dit tout le mal qu’il pense des législatives à la sauce Kais Saied. Abid Briki, un autre soutien très actif de Saied, a lui aussi critiqué le projet présidentiel. Et maintenant l’inamovible Mouvement du 25 juillet, forteresse imprenable et courroie de transmission du palais de Carthage, qui prend ses distances et le dit publiquement. Pas de doute : C’est un tournant politique majeur…

Tant que les autres soutiens de Saied, même ceux dits inconditionnels, s’agitaient dans la mare et piaillaient, l’attelage présidentiel pouvait continuer sa route, écrasant toutes les têtes qui dépassent. Mais quand c’est le Mouvement du 25 juillet qui se cabre, tout le monde est obligé de s’arrêter et tendre l’oreille, même le chef de l’Etat, même s’il ne l’avouera jamais au nom de son indépendance totale…

Les raisons des remous au sein des “amis” du président ? Les mêmes depuis que ceci a été jeté sur la place publique : Les critères draconiens et surréalistes pour avoir le sésame des législatives de décembre 2022. Le Mouvement du 25 juillet propose tout bonnement d’enterrer la trouvaille de Saied, pour mettre un terme aux opérations de fraude qui ont déjà entaché un scrutin pour lequel les citoyens ne sont absolument pas préparés, toujours d’après les “25 juillettistes”…

On attend la réaction de Saied, lui qui jusqu’ici brille par ses cavalcades en solo ; ce fut le cas lors de la Consultation nationale, “Bis Repetita” lors du Référendum du 25 juillet dernier pour finir par cette Loi électorale décriée par tous ou presque. Cette fois il devra peut-être écouter ses “amis” avant l’irréparable

L’occupant du palais semble être le seul à ne pas comprendre que son projet a un gros problème congénital et que le ver était déjà dans le fruit. Il a peut-être oublié que plus on serre, plus on met des obstacles plus les humains que nous sommes s’ingénient à les contourner. C’est valable pour cette Tunisie dont les repères sont brouillés depuis la dite Révolution, ça l’est aussi pour les pays dits avancés. Rappelons qu’il n’y a jamais eu autant d’alcool aux USA que sous la prohibition (1920-1933). Etc. Etc.

Les soutiens de Saied admettent que le climat électoral était déjà nauséabond mais que les conditions fixées pour valider les 400 parrainages ont envenimé la situation. D’ailleurs Saied le reconnait à demi-mot puisqu’il a fait comprendre qu’il faut toiletter la loi électorale, laquelle s’applique déjà. Bref, l’affaire de Saied est plus kafkaïenne que jamais. J’imagine la tête des partenaires de la Tunisie en ce moment même, eux qui ont déjà le plus grand mal à digérer toutes les sorties de route du chef de l’Etat.

Il est évident que ce dossier, un de plus, ne soignera pas la réputation de la jeune démocratie. Mais ce qui est le plus problématique pour le président de la République, dans l’immédiat, c’est son bateau qui prend l’eau. En effet il devra arbitrer entre ses soutiens du 25 juillet qui défendent la nécessité d’en finir avec ces parrainages irréalistes et irréalisables, et l’ISIE qui insiste sur le maintien en l’état des règles du jeu. Cette même ISIE qui a été accusée par le Mouvement du 25 juillet d’avoir précipité le chef de l’Etat et le pays tout entier vers un mur…

De la capacité du président de la République à trancher ces noeuds gordiens dépendront l’issue du prochain scrutin mais aussi l’avenir de son camp, les rares qui le défendent sur les plateaux de télévision et les radios quand tous les autres démolissent en règle tout ce qu’il entreprend. De cette affaire dépendront également l’avenir politique du président de la République, quoi qu’il en dise et l’honneur de toute une nation. 

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut