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Taïwan : Nancy Pelosi laisse derrière elle une Chine humiliée, le Japon tremble

Taïwan : Nancy Pelosi laisse derrière elle une Chine humiliée, le Japon tremble

Pékin ne pouvait pas laisser passer la bravade de la cheffe des députés américains, Nancy Pelosi, qui s’est rendue à Taïwan en dépit des menaces de la Chine. Les Chinois ont réagi en annonçant des “actions militaires ciblées” – ils y vont avec des pincettes mais tout de même -, suffisant pour faire trembler les alliés et protégés des Etats-Unis dans la région…

«La visite de notre délégation parlementaire à Taïwan démontre le soutien inconditionnel de l’Amérique à la vibrante démocratie de Taïwan», a lâché Nancy Pelosi dans un communiqué émis peu après son débarquement dans un avion militaire américain pour impressionner la galerie. Reste à gérer les déflagrations de ce voyage qui heurte de plein fouet la fierté chinoise. Le Japon a fait part ce mercredi 3 août de son inquiétude face aux «actions militaires ciblées» décrétées par Pékin…

Les Japonais ont de bonnes raisons d’être effrayés. En effet les mesures de rétorsion du puissant voisin toucheront la zone économique exclusive (ZEE) japonaise. «La zone maritime annoncée par la Chine pour les exercices militaires qui seront menés à partir du 4 août à midi (5 heures, en France) inclut la ZEE du Japon», a affirmé le porte-parole du gouvernement nippon cité par Le Point.

Tokyo «a exprimé sa préoccupation auprès de la Chine, compte tenu de la nature des activités militaires», qui englobent «le tir de munitions réelles», a-t-il indiqué. «La paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan sont importantes non seulement pour la sécurité de notre pays, mais aussi pour la stabilité internationale, a jugé le représentant japonais. La position constante du Japon a toujours été qu’il attend que les questions relatives à Taïwan soient réglées pacifiquement, par le dialogue

Il est certain que Pelosi n’a pas intégré toutes les données avant de mettre les pieds à Taïwan. Même le président américain, Joe Biden, rompu aux arcanes de la géopolitique mondiale, a tenté de dissuader la présidente de la Chambre des représentants de visiter cette île dont les velléités d’indépendance, le modèle démocratique et les succès économiques irritent au plus haut point Pékin. Mais la démocratie américaine est ainsi faite : Même le président ne peut pas imposer sa volonté à la patronne des députés…

La Corée du Nord, qui est dans le camp de la Chine et qui veut en découdre avec Washington, a réagi ce mercredi en parlant d’«ingérence impudente» dans les affaires intérieures de Pékin. «L’ingérence impudente des États-Unis dans les affaires intérieures des autres pays et ses provocations politiques et militaires délibérées sont assurément la cause première de la dégradation de la paix et de la sécurité dans la région», a dit un porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères repris par l’agence officielle KCNA.

«Taïwan est une partie inséparable de la Chine, et la question de Taïwan concerne les affaires intérieures de la Chine (…). Nous dénonçons avec véhémence toute ingérence d’une force extérieure dans la question de Taïwan, et soutenons pleinement la juste position du gouvernement chinois qui défend résolument la souveraineté du pays et son intégrité territoriale», a ajouté ce porte-parole.

La Russie, autre alliée de la Chine, a dit dès hier que la Chine avait toute latitude pour décider des «mesures nécessaires pour protéger sa souveraineté», soulignant une «provocation évidente» de la part de Nancy Pelosi. «La partie chinoise a le droit de prendre les mesures nécessaires pour protéger sa souveraineté et son intégrité territoriale concernant le problème de Taïwan», a fait savoir le ministère russe des Affaires étrangères de Sergueï Lavrov.

Voilà, la région n’est pas plus sûre après la visite mouvementée de la responsable américaine, bien au contraire. Certes tous les experts s’accordent à dire que la Chine, malgré sa puissance militaire phénoménale – la deuxième armée du monde après celle des USA -, laissera beaucoup de plumes dans une confrontation directe avec Taïwan. Et puis il y a les représailles économiques internationales. Sur ces deux plans les déboires de la Russie en Ukraine sont un cas d’école. Mais il est certain que par son geste Pelosi a compromis durablement la sécurité des amis des Américains dans la région…

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