Un attentat suicide s’est produit ce dimanche 1er octobre au centre de la capitale turque, Ankara, quelques heures avant le début de la nouvelle session parlementaire qui doit avaliser l’adhésion de la Suède à l’OTAN. Le président Recep Tayyip Erdogan devait s’adresser aux députés, d’après les médias turcs…
Le ministère de l’Intérieur a fait savoir que deux policiers ont été légèrement blessés dans l’assaut perpétré dans le quartier du Parlement par «deux terroristes», dont l’un «s’est fait exploser» et l’autre a été «neutralisé». «Deux terroristes se sont présentés à bord d’un véhicule commercial vers 09 h 30 (06 h 30 GMT) devant le portail d’entrée de la Direction Générale de la Sécurité de notre ministère de l’Intérieur et ont perpétré un attentat à la bombe», a indiqué le ministre de l’Intérieur, Ali Yerlikaya.
Jusqu’ici l’attentat n’a pas été revendiqué. La puissante détonation a été ressentie à plusieurs kilomètres et la chaîne de télévision privée NTV fait savoir que des tirs ont été entendus dans le quartier après l’explosion. Le secteur, qui abrite de nombreux ministères, est quadrillé par les forces de sécurité et la circulation a été stoppée du fait de la panique.
Ankara a subi de nombreux attentats sanglants en 2015-2016, tous revendiqués par les séparatistes kurdes du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan ou par le groupe État islamique (Daech). En octobre 2015 un attentat devant la gare centrale d’Ankara attribué à Daech avait causé 109 décès. En mars 2016 une voiture piégée au cœur de Kilizay avait fait 38 morts et 125 blessés. Le TAK, une petite cellule radicale proche du PKK, avait été pointé du doigt.
La dernière attaque sur le territoire turc remonte au 13 novembre 2022, dans une rue commerçante d’Istanbul : Bilan six morts et 81 blessés. Cet attentat pas été revendiqué mais les autorités avaient désigné leur bête noire, le PKK. Et justement les Kurdes il devait en être question ce dimanche, dans le discours d’Erdogan…
En effet depuis mai 2022 l’OTAN harcèle la Turquie pour qu’elle ouvre à la Suède la porte de l’Alliance. Mais parmi la longue liste de conditions – certains diraient chantage – il y a l’exigence d’Ankara sur l’extradition des «terroristes» qui se sont réfugiés dans ce pays scandinave. Il n’est pas impossible que le PKK ait frappé ce dimanche pour retarder l’accord entre la Turquie et la Suède.
Mais si c’est effectivement les Kurdes qui ont le coup ça apportera de l’eau au moulin d’Erdogan et accélérera la fin de l’asile accordé par Stockholm aux séparatistes qui fuient la Turquie…
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!
Commentaires