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Ukraine : Comment Biden et Erdogan font leur beurre avec la guerre de Poutine

Ukraine : Comment Biden et Erdogan font leur beurre avec la guerre de Poutine

Comme par enchantement, le verrou posé sur l’OTAN par le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a sauté. En réalité cela n’a rien à voir avec la magie, le miracle ou que sais-je encore, Erdogan a très bien calculé son coup et comme il le fait si bien quand les cartes en main le lui permettent : il a fait du chantage à l’OTAN, aux Américains, à la Suède et à la Finlande. Et ça a marché : la Suède et la Finlande vont s’installer à l’OTAN, en échange Erdogan aura les avions de combat et les armes derrière lesquels il court depuis des années. Cerise sur le gâteau : il aura la tête de ses ennemis. Quant au président américain, Joe Biden, et bien il aura l’Europe à ses pieds, à défaut d’avoir le monde sous sa botte vu que la Russie et surtout la Chine l’empêchent de dormir sur ses deux oreilles.

Silence on pactise avec le “diable”

La photo des représentants des pays membres de l’OTAN, qui se sont réunis à Madrid, en Espagne, est belle. Ce qui l’est moins c’est ce qu’il y a derrière ces sourires, après les petits arrangements entre amis, les arrangements avec la morale et la décence. Mais on ne le sait que trop : Les principes n’ont pas beaucoup de place dans la géopolitique. Erdogan nous l’a démontré en pactisant avec celui – le prince héritier saoudien – qu’il accusait d’avoir envoyé chez lui, en Turquie, ses sbires pour assassiner atrocement et démembrer le journaliste Jamal Khashoggi. Et quand Biden a déclaré hier mercredi 29 juin que le sommet de l’OTAN “marque l’Histoire” il confirme cette déperdition de vertus…

Tout ce beau monde a célébré le renforcement de l’Alliance militaire “grâce” à la menace que fait peser la Russie sur l’Europe, sur le monde, mais ce qu’on a surtout retenu c’est l’annonce de troupes américaines supplémentaires en Espagne, en Pologne, en Roumanie, dans les États baltes, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Italie. Bref, il y aura plus «il y aura plus d’Otan», autant dire plus d’emprise sur l’Europe, puisque celui qui tient votre sécurité vous tient. Le président français, Emmanuel Macron, ne s’indignera pas plus que ça face à la mainmise des USA, lui qui avait claironné bien avant l’incursion de la Russie en Ukraine qu’il voulait enfin bâtir une vraie défense européenne pour faire face à la montée en puissance de la Chine et au danger russe. Et bien ce n’est pas l’armée européenne qui fera face mais bien les “yankees”, encore et toujours.

Trump en a rêvé Biden le fera

L’ex-président américain, Donald Trump, reprochait aux Etats membres de l’Union européenne (UE), presque tous membres de l’OTAN, de ne pas payer assez pour leur sécurité. Et bien qu’il se rassure, Biden va les essorer les Européens. Ces derniers, terrorisés par Vladimir Poutine et le Chinois Xi Jinping, ne mégoteront plus pour faire monter les dépenses militaires à 2% de leurs PIB. Et devinez chez qui ils vont les acheter ces avions dernier cri et ces missiles longue portée pour tenir en respect Poutine, et bien chez l’oncle Sam…

L’Allemagne, qui a décidé de dépenser comme jamais pour sa sécurité – la bagatelle de 100 milliards d’euros -, a déjà annoncé la couleur : Ce sera des avions américains. Et tant pis pour le fameux Rafale français, au moins aussi efficace que les chasseurs américains, voire plus. Macron est certes dépité, il a certes des états d’âme mais ne mouftera pas auprès du chancelier allemand, Olaf Scholz. Le président français achève son mandat à la tête du Conseil de l’UE ce 30 juin et se retirera sur la pointe des pieds après un départ fracassant. Il n’aura avancé sur aucun de ses dossiers, pas même sur la révision du fonctionnement de l’Europe. Poutine ne lui a laissé aucune chance.

La Suède paye très cher sa sécurité face à Poutine

A voir la mine déconfite de la Première ministre suédoise quand elle annonçait l’accord trouvé avec la Turquie pour qu’elle lève son veto sur l’adhésion à l’OTAN on se dit que quelque chose la tourmentait. Elle n’était pas du tout à l’aise dans ses baskets. Et bien ce qui n’allait pas et qui ne s’arrangera guère avec le temps, ce sont tous ces chapeaux et couleuvres qu’elle devra avaler face à Erdogan. La Suède s’enorgueillait d’abriter les opposants kurdes et souffre-douleurs d’Erdogan, la Suède a mouillé la chemise pour que la Turquie soit sanctionnée après son incursion armée en Syrie en 2019 et qu’elle soit privée d’avions de combat américains… Et bien tout ça c’est terminé, au nom de la terreur qu’inspire Poutine.

On est entré dans un autre monde, un monde dangereux où l’armement, le surarmement semble être le seul horizon. L’OTAN, le joujou et la vache à lait des Etats-Unis, va enfler, enfler car tout le monde voudra en faire partie. Erdogan aura de quoi détruire tous ses ennemis. Et tant pis pour la fierté et l’ego des uns et des autres. On croyait avoir bâti une planète plus sûre après la seconde guerre mondiale, l’ONU n’aura tenu aucune de ses promesses. Toutes nos certitudes ont volé en éclats. Il n’y a qu’à voir le président russe, en tournée en Asie centrale pour sonner le rassemblement au même moment où l’OTAN de Biden se muscle, pour comprendre que l’heure est grave.

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