Le président Kais Saïd a battu aujourd’hui l’asphalte de l’Avenue Habib Bourguiba.
Tout un symbole.
Il s’est offert un bain de foule inouï. Nouveau symbole.
Marchant derrière lui en rang serré, la foule criait, l’exhortant à dissoudre le Parlement.
Cerise sur le gâteau, il s’est rendu au ministère de l’Intérieur. Le ministre de l’Intérieur par intérim qui par ailleurs est chef du gouvernement, l’attendait à l’entrée, un peu à l’écart à en juger les photos qui ont circulé sur les réseaux sociaux et celles publiées sur le site de la Présidence de la République.
Les symboles ont un sens dans la conscience collective. Elles ont bien plus d’effets qu’aucun missile.
Kais Saïd a battu les pavés emboîtant le pas aux jeunes qui l’ont fait il y a quelques jours sur cette même Avenue-symbole de toutes les révolutions, de toutes les rébellions, de toutes les libertés. Pendant ce temps, le grand cirque continue au Parlement. Les dérapages et une voix de femme, Abir Moussi, présidente du PDL qui s’élève et crie au scandale, à la misère de tout un peuple et au dessein traître des islamistes. Tout un symbole là aussi .
Les choses bougent dans cette Tunisie minuscule par la taille mais grande par son histoire, par le génie de son peuple qui, dans les moments décisifs, a toujours su séparer le bon grain de l’ivraie.
Le Président Kais Saïd était allé à la rencontre des Tunisiens. Les appels qu’ils lui avaient lancés ont très probablement été entendu…
Jawhar Chatty – Ancien rédacteur en chef La Presse.
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