Economie

Alger ferme la porte du FMI et parie sur le méga projet des BRICS

Alger ferme la porte du FMI et parie sur le méga projet des BRICS

C’est ce qu’on appelle avoir les moyens de son indépendance. L’Algérie, qui est l’un des rares pays d’Afrique et même du monde à oser traiter en même temps avec la Russie et le camp d’en face, l’OTAN, vient de poser un autre jalon dans sa politique de non-alignement, ou plutôt de non-alignement aux diktats de l’Occident. Le chef de l’Etat algérien, Abdelmadjid Tebboune, a sorti dimanche 31 juillet dans la soirée la carte des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud)…

«Les Brics nous intéressent, car ils permettent de s’éloigner de l’attraction des deux pôles», a déclaré le président algérien à la télévision. Il a confié dans la foulée qu’il s’attend à «de bonnes nouvelles», mais qu’il ne faut pas «devancer les évènements», rapporte RFI

Rappelons que fin juin dernier, Tebboune avait pris part à une visioconférence dans le cadre du dernier sommet des Brics…

Si Alger franchit le pas, cela lui ouvrira la porte à «des relations directes avec ces grandes puissances émergentes que sont les Brics et de rehausser son statut diplomatique», commente un économiste spécialiste de l’Algérie. A ajouter aux perspectives économiques, notamment la Banque des Brics, l’équivalent d’une méga banque centrale qui donnera des possibilités infinies à Alger…

Rappelons que ce projet ambitionne ouvertement de concurrencer le FMI, dans lequel les Américains sont actionnaires majoritaires, une option que Chinois et Russes veulent mettre sur la table pour les pays africains surtout. Le chef de l’Etat algérien s’était targué en janvier 2022 de ne demander aucun prêt étranger – comprenez auprès du FMI -, mais manifestement il n’a rien contre la future monnaie que veulent mettre en place les BRICS pour bousculer l’hégémonie croissante de la monnaie américaine, surtout depuis que l’euro a entamé son érosion…

L’Algérie pourrait «bénéficier de financements octroyés par cette banque», ajoute l’analyste. D’autres transactions économiques sont en ligne de mire, tels que «des échanges commerciaux et la création d’un système alternatif au rôle du dollar américain», indique-t-il…

Les Brics «affichent le principe de leur ouverture», sous la houlette de la Russie et de la Chine, d’après un autre spécialiste. Dans cette reconfiguration planétaire des pôles d’influence, l’Algérie «a tous les attributs nécessaires pour faire partie des Brics : c’est un pays influent sur la scène internationale, un pays important du point de vue des ressources et de l’équilibre pétrolier gazier mondial. Il a une influence régionale, notamment dans la région sahélienne, ce qui intéresse beaucoup la Russie et la Chine», indique cet expert…

Toutefois «le processus d’entrée de l’Algérie dans les Brics sera certainement très progressif» et s’étalera probablement sur «des années vu l’instabilité géopolitique mondiale», conclut-il…

 

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