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Ukraine : Erdogan chez Poutine pour la trêve que le monde attend, mais il y a un prix

Ukraine : Erdogan chez Poutine pour la trêve que le monde attend, mais il y a un prix

Le président turc, Reccep Tayyip Erdogan, qui a réussi le tour de force de réunir la Russie et l’Ukraine autour d’une même table pour débloquer l’épineux dossier des céréales, veut ajouter un autre étage à son succès diplomatique. Puisque l’accord sur le transport des céréales ukrainiennes fonctionne plutôt bien en dépit de quelques accrocs – même si Moscou est le grand gagnant dans cette affaire -, Erdogan s’est dit pourquoi pas suivre ce sillage pour arracher une cessation des combats en Ukraine. Il est allé voir dans ce sens le président russe, Vladimir Poutine, à Sotchi et pour d’autres dossiers qu’il se garde de crier sur les toits…

Dans ce décor idyllique où le maître du Kremlin ne reçoit que ses «amis», le président turc va tenter de négocier ce vendredi 5 août une trêve entre Moscou et Kiev. Comme il l’a fait dans l’affaire des céréales, Erdogan rêve de sceller à Istanbul cet accord dont le monde entier attend beaucoup à Istanbul.

«Nous avons discuté (pour voir) si l’accord sur les céréales pouvait être l’occasion d’un cessez-le-feu durable», a dit mercredi 3 juillet 2022 le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, après une réunion avec son homologue russe Sergueï Lavrov en Asie.

Il reste le prix à payer, car il y en a toujours un pour le président turc : Il veut que Moscou, le maître absolu en Syrie, le laisse y faire une incursion pour déloger les groupes kurdes classés terroristes par Ankara. Il projette d’établir une zone de sécurité pour protéger encore plus le territoire turc d’attaques terroristes qui pour le moment n’existent que dans la tête d’Erdogan. Ce dernier avait essayé lors du sommet de Téhéran de convaincre Poutine et l’Iran, l’autre grand acteur en Syrie, de le laisser faire, mais la porte lui avait été fermée…

«Il est probable que la réunion (de vendredi) portera sur une éventuelle incursion en Syrie, pour laquelle la Turquie n’a pas obtenu le feu vert de la Russie ou de l’Iran», a déclaré un expert en relations internationales de l’Université Has d’Istanbul, cité par le journal français 20 Minutes. «La Russie devrait obtenir quelque chose en retour», a-t-il avancé…

D’après la presse turque, cette «chose en retour» que désire Poutine ce sont des drones de combats Bayraktar-TB2 qu’Ankara a livrés à l’Ukraine et qui ont aidé à décimer les chars russes, forçant Moscou à se replier autour de Kiev pour mettre le cap sur le sud de l’Ukraine. Un responsable turc a beau affirmer que Poutine n’a pas formellement fait cette demande, le porte-parole du Kremlin Dmitry Peskov donne une précieuse indication en confiant que «la coopération militaire et technologique figure toujours à l’agenda des deux pays».

 

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