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France : Macron a “fait le plein” dans une boîte de nuit de la RDC, il en aura bien besoin

France : Macron a “fait le plein” dans une boîte de nuit de la RDC, il en aura bien besoin

Comme le 19 janvier dernier le président de la République, Emmanuel Macron, s’est arrangé pour ne pas entendre – il est en Afrique pour les besoins d’une grande tournée – les clameurs des nombreux manifestants, braqués contre la réforme des retraites. Mais il n’a pas pu passer à côté du raffut syndical du mardi 7 mars, au nom du refus des Français de travailler jusqu’à 64 ans. Que faisait Macron pendant ce temps-là ? Pendant que les syndicats fourbissaient leurs armes pour la manifestation du 7 mars le président faisait la fête dans une boîte de nuit de la République démocratique du Congo (RDC)…

Il a même été vu bière à la main, dans la capitale de la RDC, à Kinshasa, samedi 4 mars dans la soirée. Il avait certainement besoin de décompresser après une journée harassante couronnée par une conférence de presse mouvementée, qui restera dans les annales de l’histoire après un échange très musclé avec le président congolais Félix Antoine Tshisekedi…

Et quand les Français battaient le pavé hier mardi leur président était au Bénin pour y converser avec son homologue Patric Talon. Le cheminot et syndicaliste Bruno Poncet s’est joint au déluge de critiques contre les “escapades” du chef de l’Etat à chaque fois que ça bouillonne en France. “La première fois il était en Espagne (le 19 janvier dernier, ndlr) ensuite à Amsterdam (le 30 janvier la veille d’une autre journée de mobilisation, ndlr) . Il se planque“, a dit hier le syndicaliste sur RMC.

Même son de cloche un plus tôt dans cette journée de manifestation chez Manuel Bompard, député de La France insoumise des Bouches-du-Rhône : Macron “se cache, il se planque. Soit il a été élu sur son programme comme certains disent et ce sujet des retraites l’intéresse, dans ce cas-là il devrait parler. Soit ce n’est pas son sujet, pas son problème“, a asséné l’élu.

Le médecin Jérôme Marty s’est aussi dit “gêné” par les scènes du président à Kinshasa : “On est un pays en pleine crise et on a un président qui se ‘castanérise’“, a-t-il commenté, en faisant allusion à la virée en boîte de nuit de l’ex-ministre de l’Intérieur Christophe Castaner après le ramdam des “gilets jaunes”, le 9 mars 2019.

La chroniqueuse Zohra Bitan a tenté de défendre la maison Macron : “Il y a un gouvernement qui s’occupe de la réforme des retraites. Il est dans un pays pour d’autres raisons, je ne vois pas pourquoi il ferait une tête d’enterrement et ramènerait la réforme des retraites en Afrique“, argue-t-elle…

Il n’est pas certain que les syndicalistes et manifestants qui ont bloqué la France hier soient sensibles à cet argumentaire. Les Français ne veulent pas de ce report de l’âge légal de départ à la retraite, ils l’ont clairement dit dans les sondages et maintenant ils le disent bruyamment dans la rue.

Le dossier a sauté les obstacles posés par l’opposition de gauche au Parlement et ce sera encore plus facile au Sénat où la droite est majoritaire. Mais il n’est pas dit que l’affaire soit pliée pour autant. 3,5 millions de manifestants – dit la CGT, le ministre de l’Intérieur avance 1,28 million – et des syndicats déterminés à paralyser le pays dans la durée ça impose un coup d’arrêt. A moins que l’exécutif tente la bravade, comme l’avait fait Alain Juppé en 1995…

Le Premier ministre de l’époque avait fini par plier au bout de trois semaines de grèves et manifestations discontinues. Cette fois on n’a peut-être pas la même linéarité mais des blocages intempestifs qui s’étalent, ça peut provoquer les mêmes dégâts pour une économie qui a trinqué lors de la pandémie du Coronavirus et enchaîne avec la guerre en Ukraine.

Les syndicats ont demandé à rencontrer Macron en urgence, l’Elysée a rétorqué que la porte n’a jamais été fermée. On verra ce qui en sortira…

 

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