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France : Macron a lâché une bombe, vers un référendum ou des élections anticipées?

France : Macron a lâché une bombe, vers un référendum ou des élections anticipées?

La mobilisation contre la réforme des retraites s’est tassée hier mardi 28 mars. La CGT avance 2 millions de manifestants dans toute la France, soit 1,5 million de moins que le 23 mars ; le ministère de l’Intérieur parle de 740 000 manifestants en France, soit 350 000 de moins qu’il y a cinq jours. Mais le président Emmanuel Macron le sait : La colère profonde des Français ne retombera pas même si la rue s’enflamme moins. D’ailleurs selon un sondage 71% des citoyens voteraient l’annulation de la réforme si un référendum d’initiative partagée (RIP) leur était proposé. Le chef de l’Etat s’est dit prêt à tirer les conséquences d’un blocage du pays dans la durée…

Macron ne peut plus reculer sur le report de l’âge légal de départ à la retraite au risque de se suicider  politiquement, mais il est évident que si la contestation, même faible, perdure cela rendrait le pays ingouvernable. Le président, qui ne s’exprime pas beaucoup depuis que sa réforme phare a été jetée sur la place publique, le 10 janvier dernier, s’est livré pour les 75 ans de “Pif”. L’entretien avec les jeunes lecteurs, au palais de l’Elysée, date du 20 février et a été publié ce 29 mars.

A la question «Pouvez-vous quitter votre poste en plein mandat, et comment ça se passerait si vous le quittiez ?», posée par Mélina, une élève de quatrième, Macron répond «Si tu le quittes, c’est qu’il peut y avoir une énorme crise et que tu es empêché (…). À ce moment-là, tu remets ton mandat aux Français, et le peuple vote à nouveau»…

Pour l’instant le chef de l’État écarte toute idée de référendum sur les retraites, de dissolution de l’Assemblée nationale et encore plus sa démission.

«La meilleure manière d’y arriver, c’est de se faire sa propre idée des choses et de ne pas dépendre des partis des uns des autres» a ajouté Macron devant les jeunes. Et c’est exactement ce que fait le gouvernement au Parlement depuis qu’il n’est pas plus adossé sur une majorité absolue : Un coup à gauche et un coup vers la droite pour faire passer les projets de loi. Mais avec la réforme des retraites cette alchimie n’a pas été possible et la Première ministre Elisabeth Borne a dû dégainer l’article 49-3 pour s’imposer, avec les conséquences que l’on sait.

Toujours dans le même entretien avec les jeunes le chef de l’Etat se confie sur ce qu’il aime dans son «métier». «L’échange, la rencontre, essayer de comprendre ce qui fonctionne et ne fonctionne pas dans les grands choix que je mets en œuvre», a dit Macron. Des propos qui seront mal encaissés par les nombreux opposants à la réforme des retraites, qui justement reprochent au président son arrogance, son intransigeance et le fait de piétiner la volonté populaire.

Soit «tu as pu apporter des solutions» et c’est «satisfaisant (…) Soit ce n’est pas le cas, et ce sont les moments qui te touchent aussi, qui sont frustrants parce que tu vois que les choses ne vont pas assez vite», a dit Macron dans cet entretien qui éclaire le débat sur l’agitation du moment. Il est d’avis que dans ses liens avec les citoyens il peut y avoir de la «colère», de la «joie», «mais il n’y a pas d’indifférence»…

On verra jusqu’où il est prêt à aller pour écouter cette colère qui s’exprimera bruyamment dans la rue ce 6 avril, pour la 11ème fois. Ce qui est certain c’est que cet entretien est du pain béni pour ses adversaires. De toute évidence quand il s’est confié le 20 février il ne s’attendait pas à de tels développements dans le pays. Autrement il n’aurait peut-être pas ouvert cette porte au référendum. Mais ce qui est dit est dit. Ce qu’a dit le président dans cet entretien désormais public l’engage de fait…

 

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