Les querelles diplomatiques sont une chose, le business autour du gaz en est une autre. On sait que l’Algérie et l’Espagne sont à couteaux tirés depuis mars 2022, suite au basculement de Madrid dans le camp de Rabat sur l’épineuse question du Sahara occidental. Cette affaire a certes impacté les échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Espagne mais pas l’énergie, notamment le gaz…
L’Algérie a même détrôné les USA pour reprendre la première place. La Sonatrach a damé le pion à tous les fournisseurs de méthaniers, d’après le dernier bulletin statistique de l’opérateur espagnol en charge des infrastructures énergétiques, Enagás.
On a appris que l’Algérie a fait passer 29’312 GWh par gazoduc depuis le début de cette année. Par ailleurs elle a transporté par méthaniers 4878 GWh sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL).
Avec ces indicateurs l’Algérie satisfait 24,2% de la demande espagnole et passe devant les États-Unis et la Russie. La Corporation des réserves stratégiques de produits pétroliers (CORES), une structure qui dépend du ministère espagnol de la Transition écologique, a confirmé dans un rapport que la Sonatrach a repris les convois de méthaniers vers l’Espagne…
Pour avril 2023 c’est l’Algérie qui affiche le plus gros volume de méthaniers durant ces 16 derniers mois. Cette marchandise pèse 31% dans la quantité globale de gaz convoyée par l’Algérie.
Le journal espagnol The Objective a écrit qu’il faut remonter à novembre 2021 pour avoir des chiffres meilleurs, alors que ces derniers mois “le transport de gaz par méthaniers n’a même pas atteint un mètre cube“. L’Algérie est passée à la vitesse supérieure dans la liquéfaction parce qu’elle a pu accroître ses capacités d’exportation de gaz, toujours selon la même source.
Rappelons que l’Algérie était le premier fournisseur de gaz de l’Espagne durant les deux premiers mois de 2023, après elle a été doublée par les compagnies américaines. En mars dernier les Etats-Unis se sont hissés à la première place des fournisseurs de gaz naturel à l’Espagne, avec 29,1% du volume importé par cette dernière…
Bon, l’Algérie n’avait pas disparu pour autant, elle est restée à la deuxième position, avec 24,5% du gaz grillé par l’Espagne.
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