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Algérie-Maroc : Si le Qatar réussit la région aura le brillant destin qu’elle mérite

Algérie-Maroc : Si le Qatar réussit la région aura le brillant destin qu’elle mérite

L’Algérie et le Maroc se tournent autour depuis des décennies mais jusqu’ici tout ce qui a été fait pour réconcilier les frères ennemis a systématiquement été un flop. La dernière perche a été tendue le 29 juillet dernier par le roi du Maroc, Mohammed VI, lors du discours du Trône, en multipliant les gages en direction de son voisin. Les Algériens «n’auront jamais à craindre de la malveillance de la part du Maroc», a assuré le souverain . Une offre de paix qui est tombée à plat, puisqu’à notre connaissance Alger n’y a jamais répondu, et ce n’est pas la première fois. Alors le Qatar s’y colle. Doha est disposé à tenter une médiation entre l’Algérie et le Maroc…

Théoriquement les Qataris, en vertu des bonnes relations avec Alger, ont des chances de réussir là où tout a échoué depuis la rupture officielle des liens diplomatiques, le 24 août 2021. On verra ce qui sera entrepris pour convaincre les deux voisins qu’ils ont plus à perdre qu’à gagner dans une guerre froide qui leur coûte de précieux points de croissance et plombe durablement l’économie régionale et les promesses de la Zone de libre-échange continentale (ZLECA).

D’après le journal Al Quds Al Arabi, qui cite le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed Mohammed Al Ansari, il y a des raisons d’espérer. Commentant le rythme très soutenu des messages écrits entre l’émir du Qatar, le président Abdelmadjid Tebboune et le roi Mohammed VI, le diplomate qatari a confirmé que ces échanges ont trait aux «relations bilatérales entre les deux pays, et il ne fait aucun doute que combler le fossé entre les frères est une préoccupation majeure de l’État du Qatar»…

Il a ajouté que «les relations inter-arabes doivent être fondées sur la compréhension mutuelle» et que le Qatar s’engage «à jouer tout rôle qui lui est demandé ou celui qu’il pourrait jouer dans le cadre de cette vision régionale».

On verra ce qui sera fait pour débloquer la situation inextricable entre Rabat et Alger. Rappelons qu’en septembre 2022 Amar Belani, présentement ambassadeur d’Algérie en Turquie, avait coupé court aux bruits sur une médiation saoudienne en déclarant qu’«il n’y aura ni médiation ni arrangement avec le Maroc». Le ministre algérien des Affaires étrangères de l’époque, Ramtane Lamamra, avait enfoncé le clou peu après au Caire, en Egypte, en assénant que «la décision de rompre les relations diplomatiques ne fait pas l’objet de discussions ou de délibérations en tant que décision souveraine, définitive et irréversible».

En décembre 2022 le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, avait démenti les rumeurs sur une médiation de la Turquie ou du Koweït entre l’Algérie et le Maroc. Et pas plus tard qu’en mars 2023 le chef de l’Etat avait dit publiquement que le conflit entre les deux pays a atteint un point de non-retour

Rien n’est irréversible en la matière, si la France et l’Allemagne – pour ne citer qu’elles – ont pu faire la paix après les horreurs de la Seconde Guerre mondiale tout le monde est en droit d’espérer. Reste à croiser les doigts pour qu’un événement malheureux ne vienne pas torpiller l’initiative qatarie. Je parle surtout de la poudrière du Sahara occidental pour laquelle les positions d’Alger et de Rabat n’ont pas bougé d’un iota.

 

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