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Fatma Mseddi & Co n’ont pas achevé Ennahdha, le Phénix renaîtra de ses cendres en octobre

Fatma Mseddi & Co n’ont pas achevé Ennahdha, le Phénix renaîtra de ses cendres en octobre

C’est le calme plat dans les rangs du parti qui fut le pivot de la vie politique tunisienne durant une bonne décennie. Entre les militants et responsables qui ont déserté, les locaux fermés et les dirigeants derrière les barreaux c’est la mort clinique du mouvement Ennahdha. Mondher Ounissi, qui a remplacé au pied levé le chef de file des islamistes, Rached Ghannouchi, au trou pour un bon moment, est sorti du bois hier vendredi 1er septembre, sur une radio privée. Son intervention se résume à ça : Confessions, aveux, regrets, remords… plus quelques indications sur l’avenir des compagnons d’infortune de Ghannouchi…

Le président par intérim d’Ennahdha a admis que le mouvement a commis une erreur fatale en se perdant dans les méandres de la politique politicienne, alors que la Révolution tunisienne était censée améliorer la situation économique, combattre la pauvreté et le chômage, etc. «Une erreur dont le régime du 25-Juillet a profité», a-t-il ajouté.

«Les leaders historiques du mouvement ont commis plusieurs erreurs, mais il ne faut pas être trop dur avec eux pour autant», a argué Ounissi, ce qui ne l’a pas empêché de préciser que les dirigeants d’Ennahdha doivent se remettre en question et tirer les leçons de leurs échecs s’ils veulent regagner le coeur des Tunisiens. L’autre option c’est de propulser de nouveaux responsables qui seraient agréés par les citoyens tunisiens…

Là il prêche pour sa propre chapelle. Bon, c’est de bonne guerre dans sa situation mais il est certain que le retour des nahdhaouis, sous quelque forme que ce soit (du neuf avec du vieux, du totalement nouveau, avec un peu de cosmétique tout en gardant les fondamentaux islamistes, etc.), restera un voeu pieux. Ils ont fait trop de dégâts pour qu’une rédemption soit envisageable.                                                                              

Mais leur président par intérim persiste. Il nourrit l’espoir que le prochain congrès sera l’espace pour crever tous les abcès. Il tend au passage la perche à tous les partisans du mouvement, même aux dirigeants incarcérés…

Bon, il faudrait déjà qu’ils sortent de prison, et c’est pas gagné. Ensuite le congrès a du plomb dans l’aile, en témoigne la démission fracassante de Oussama Ben Salem, le président de la Commission de préparation matérielle. Bref, tout ça ne vole pas très haut et donne une impression de Bérézina.

«Nous sommes un parti responsable. Le congrès a été acté par le Conseil de la Choura. Les préparatifs vont bon train», déclare pourtant le président par intérim. Reste l’épée de Damoclès des autorités, bien en évidence. Est-ce que les pouvoirs publics dégageront la voie pour laisser passer les islamistes ? Rien n’est moins sûr.

En attendant «la majorité est d’accord pour organiser le congrès qui sera fédérateur contrairement aux rumeurs». Ça c’est le président par intérim d’Ennahdha qui le dit. Il a aussi avancé une date pour la grand-messe islamiste, vers la fin du mois d’octobre 2023…

Mais tout ça, vous l’aurez compris, “est écrit sur le dos d’un poisson”, comme le dit bien un proverbe bien d’ici. 

Enfin rappelons que Ennahdha existe encore légalement en dépit des coups judiciaires qui lui ont été portés, et donc théoriquement rien ne l’empêche de s’activer politiquement. La députée Fatma Mseddi avait ébruité en juillet dernier une initiative parlementaire pour dissoudre le mouvement, sur la base de ses crimes contre la nation. Mais depuis on n’entend plus parler de cette motion. En attendant les islamistes pulsent, manoeuvrent et tirent des plans sur la comète.

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