Il y a des limites à tout, même si la chaîne d’information la plus à droite du paysage audiovisuel français (PAF), CNews, en a repoussé beaucoup dans l’indifférence générale, au “pays des droits de l’Homme”. Le Conseil d’État vient de couper les ailes du porte-voix du racisme, de la xénophobie et de l’islamophobie en demandant à l’Arcom, le régulateur des médias, d’être plus regardant sur les dérives de la télévision du milliardaire Vincent Bolloré. L’ONG Reporters sans frontières (RSF), qui avait saisi la plus haute juridiction administrative du pays, a gagné la partie…
«C’est une grande victoire pour RSF mais surtout une décision historique pour la démocratie et le journalisme», s’est réjoui Christophe Deloire, secrétaire général de l’organisation. «Le Conseil d’État juge que, pour apprécier le respect par une chaîne de télévision, quelle qu’elle soit, du pluralisme de l’information, l’Arcom doit prendre en compte la diversité des courants de pensée et d’opinions représentés par l’ensemble des participants aux programmes diffusés, y compris les chroniqueurs, animateurs et invités, et pas uniquement le temps d’intervention des personnalités politiques», dit le communiqué.
Le Conseil d’État a «enjoint à l’Arcom de réexaminer dans un délai de six mois le respect par la chaîne CNews de ses obligations en matière de pluralisme et d’indépendance de l’information»…
A force de souffler sur les braises, sur fond de droitisation jusqu’à l’extrême de la société française, l’ex-chaîne du sulfureux Eric Zemmour et de Pascal Praud commence à bousculer le numéro 1 de la place, BFM TV, qui elle s’honore à rester dans les clous du professionnalisme et de la déontologie. C’est son patron Marc-Olivier Fogiel qui doit être content. Mais au-delà tous les amoureux de la France, des valeurs de la République exultent.
Dernièrement le grand journaliste Edwy Plenel, qui a fait les beaux jours du Monde et a cofondé Mediapart, s’était ému du fiel que distille quotidiennement CNews, dans le silence coupable des autorités. Grâce à RSF les choses reviennent à l’endroit. Bon, ça ne réglera peut-être pas tous les problèmes de la France mais il faut bien commencer quelque part, par quelque chose, même infime. Il était grand temps qu’une autorité mette le holà à cette fange que beaucoup trop de gens se plaisent à répandre. Les amis de la France commençaient à désespérer…
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