Le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, avait déclaré suite aux émeutes dévastatrices de juin dernier – 5 jours d’éruptions d’une violence sans précédent – qu’après la réponse sécuritaire il faudra une stratégie globale avec une batterie de mesures de fond pour pacifier le pays. Même l‘intraitable ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré samedi 9 septembre lors de son passage dans l’émission de Léa Salamé sur France 2 que la fermeté ne peut pas être la panacée et qu’il faudra nécessairement une politique sociale ambitieuse. Bon, certains diront que Darmanin cherche à se départir de son costume de premier flic de France pour endosser celui de candidat à la présidentielle de 2027, mais pour les Français l’essentiel est ailleurs. Le nouveau Plan contre la pauvreté, dénommé “Pacte des solidarités”, répond à cette problématique. Il sera présenté ce 18 septembre à Matignon, ont fait savoir ce lundi 11 septembre des associations et une source au fait de cette affaire…
Après plusieurs reports on y est enfin, dit-on. Cette stratégie est très attendue dans cette conjoncture difficile marquée par une inflation persistante. Le Collectif Alerte, qui regroupe 34 associations s’activant contre la pauvreté et la précarité, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) et la Fondation Abbé Pierre ont précisé avoir reçu une invitation pour le 18 septembre. La date a été confirmée par une source digne de foi.
Ce plan “est une opportunité pour le gouvernement de répondre à la crise sociale“, dit le Collectif Alerte dans un communiqué émis ce lundi. “Les associations se rendront unies à ce rendez-vous pour faire respecter l’engagement du président de la République d’éradiquer la grande pauvreté“, ajoute le texte.
Le “Pacte des solidarités”, qui était censé prendre la relève de la Stratégie pauvreté adoptée en 2018, devait au départ être dévoilée en janvier 2023. Rendez-vous manqué, comme les deux autres par la suite. Cette fois serait la bonne. Rappelons que ce dispositif envisageait une pléthore de mesures telles que des “bonus mixité” pour les crèches qui accueillent plus d’enfants défavorisés dans les quartiers sensibles, des petits-déjeuners gratuits dans les établissements scolaires en zone prioritaire ou encore l’instauration d’un “revenu universel d’activité” dont personne n’a vu la couleur.
Il y a peu Aurore Bergé, la nouvelle ministre des Solidarités et des Familles, avait ébruité la mise en place d’un “pass colo” qui consiste à décaisser “200 à 350 euros par enfant” pour permettre à ceux qui n’en ont pas les moyens de partir en vacances, et ils ne sont pas peu.
A noter que la pauvreté concerne près de 9,2 millions de personnes, soit près de 15% de la population française, un chiffre qui a été souligné avec véhémence par la gauche quand on a appris que le nombre de millionnaires avait fait un net bond en avant. Par ailleurs plus d’un citoyen sur dix en France compresse les dépenses sur le chauffage, l’alimentation et de nombreux produits et services, selon le taux de “privation matérielle et sociale” établi par l’Institut national de la statistique.
La paupérisation de certaines couches est telle que les distributeurs d’aide alimentaire ploient sous les sollicitations et certaines associations phares risquent la paralysie financière. C’est le cas des Restos du Coeur, qui assurent 35% de l’aide alimentaire en France…
Là pour le coup c’est un vrai sujet, un sujet majeur et le gouvernement attaque un chantier qui changera le quotidien de beaucoup de Français. Avec le Plan pauvreté Macron prendra de la hauteur après l’agitation puérile autour de l’épiphénomène de l’abaya et du qamis qui ne concerne que quelque 300 élèves dont 67 ont refusé de l’enlever le jour de la rentrée scolaire.
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